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La couverture communique sur le livre

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Cette semaine, j’avais prévu de vous présenter la couverture de mon prochain roman (le n°8) qui doit sortir en juin. Mais la vie a fait que celle-ci n’est pas encore prête. D’ailleurs, pour tout vous avouer, le titre lui-même n’est pas tout à fait définitif. J’ai donc préféré décaler ce billet, pour prendre le temps nécessaire à concevoir la couverture de mon livre. Car c’est un élément important du livre, non seulement pour le produit, mais aussi pour la communication.

Pourquoi soigner sa couverture de livre ?

La couverture du livre ne doit pas être prise à la légère. Je vois encore trop souvent des couv’ qui sentent le montage amateur sous Word à plein nez. Et, soyons honnête : c’est moche 🤮. Et surtout, ça dessert le livre, votre image et votre communication.

Valoriser son livre

À la rigueur, il vaut mieux avoir une couverture très simple qu’une couverture ratée. Voyez les grandes maisons d’éditions comme Gallimard, Le Seuil ou Minuit : la couverture ne comporte aucune image, juste le titre, le nom de l’auteur, le nom de l’éditeur et c’est tout. C’est sobre et efficace. Certes, ces maisons ont le (gros) avantage d’avoir de gros moyens publicitaires. Mais tout est dans le titre et le résumé (et le nom de l’auteur, il est vrai).

Les plus simples sont parfois les meilleures (source photo).

Quand on s’auto-édite et qu’on n’a pas les mêmes moyens que Gallimard & Co, il faut ruser. La couverture est un excellent moyen de valoriser le livre et de taper dans l’oeil des lecteurs.

L’autre jour, un auteur m’envoyait les 5-6 couvertures auxquelles il avait pensé en me demandant mon avis. Elles étaient toutes composées de très jolies photos, conformes au thème du livre. Mais elles ne véhiculaient pas toutes la même émotion, la même ambiance. L’une d’elle me faisait même penser à un policier, l’autre à une romance, alors qu’il ne s’agit ni de l’un, ni de l’autre. Je lui ai donné mon avis, en lui conseillant de d’abord bien définir ce qu’il voulait faire passer comme message à travers sa couverture.

L’importance de la couverture

Voici les principales raisons pour lesquelles vous devez soigner votre couverture de livre :

  • La couverture d’un livre est la première chose que voit le lecteur, que ce soit en librairie, sur une page internet ou même dans un magazine. Elle doit véritablement le séduire ou l’intriguer suffisamment pour qu’il ait envie de lire le résumé.
  • La couverture est une vitrine qui renseigne le lecteur sur le contenu du livre, son genre, son univers, voire son histoire.
  • La couverture est ce qui différencie votre livre des autres sur le même thème, elle doit donc être unique et pertinente.

Pour ma part, la couverture de roman est un élément de communication à part entière : elle fait partie de la stratégie en tant que telle. D’ailleurs, en édition, il n’est pas rare qu’un livre connaisse plusieurs couvertures au gré de ses rééditions et en fonction des formats.

De quoi se compose une couverture de livre ?

Les éléments d’une couverture

Parler de couverture est d’abord un terme abusif. Sur un livre papier, c’est en fait un ensemble de trois éléments. L’avant du livre est la première de couverture, celle où l’on trouve le titre, le nom de l’auteur et celui de l’éditeur. Pour un format numérique, vous n’avez qu’une première de couverture à créer.

couverture de livre
Les éléments d’une couverture de livre.

L’arrière du livre, c’est la quatrième de couverture. On y trouve le résumé, parfois une biographie de l’auteur·ice avec ou sans photo et des informations techniques (le code-barre, le prix, etc.).

Ces deux parties sont reliées par le dos du livre, à l’intérieur duquel sont collées les pages. Souvent appelé à tort la tranche, il reçoit le nom de l’auteur et le titre du livre, parfois l’éditeur ou son logo. La tranche, c’est en fait l’autre côté, là où les pages ne sont pas collées.

La conception de la couverture

La conception elle-même de la couverture répond à des impératifs techniques et graphiques :

  • La qualité de la photo ou de l’illustration doit être suffisante pour être imprimée si vous optez pour le format papier. Il faudra alors aussi prévoir la 4e de couverture et le dos.
  • Pensez aux différentes tailles de votre couverture. Sur votre site, vous pouvez la mettre en plein écran, mais sur les pages des librairies en ligne, elle sera bien souvent de la taille d’un timbre. Veillez donc à ce que le titre et le nom de l’auteur soient visibles et éventuellement lisibles.
  • Ne surchargez pas votre couverture et privilégiez la simplicité. Elle doit donner une première impression, mais pas tout dire.

L’idéal est de confier la réalisation de votre couverture à un professionnel : graphiste, illustrateur·ice, maquettiste. Certaines plateformes d’auto-édition proposent ce type de service. Dans un cas comme dans l’autre, cela a un coût, mais vous aurez un rendu impeccable et vous gagnerez sûrement des lecteurs rien qu’avec votre couverture.

Comptez minimum 250 € pour une couverture simple et au moins 500 € si vous souhaitez une illustration personnalisée. Pour ma part, toutes mes couvertures sont réalisées par ma meilleure amie qui est graphiste-maquettiste.

Comment réussir sa couverture de livre ?

D’abord, prenez le temps de réfléchir et de concevoir votre couverture de livre. Elle doit communiquer (c’est-à-dire transmettre) quelque chose.

Tenez compte des codes

La couverture doit refléter le contenu de l’histoire, son univers, son genre. Il existe des codes en fonction du genre :

  • Un portrait de femme ou de couple pour les romances
  • Une couleur sombre ou du clair-obscur pour les thriller et les polars
  • Des images fraîches et positives pour le feel-good
  • Des vaisseaux spatiaux pour de la science fiction
  • Des créatures imaginaires pour de la fantasy…

Évidemment, tout ça est un peu stéréotypé. Mais connaître les codes du genre vous permet de les détourner en toute connaissance de cause.

Lorsque le lecteur s’arrête sur un livre en voyant sa couverture, il s’attend à un certain type d’univers ou une ambiance. S’il ne le trouve pas, il sera déçu. Attention donc à ne pas « trahir » votre lecteur !

Un exemple concret

Mon premier roman historique, Le Vent des Lumières, a connu trois couvertures différentes. C’est plutôt un roman d’aventures, avec certes des histoires d’amour dedans, mais sans être une romance à proprement parler. La première couverture mettait en valeur le côté aventures, mais manquait d’humain. Sur ma 2e couverture, j’avais donc choisi une peinture de bateau et j’avais ajouté le portrait d’une jeune femme en costume d’époque, plutôt courtisane (pour ne pas dire plus !).

Or, de nombreux lecteurs et lectrices ont trouvé que cette image ne correspondait pas au contenu du livre et leur ont fait d’abord pensé qu’il s’agissait d’une romance historique. J’ai donc fait disparaître la jeune femme en ne conservant que ses yeux, intégrés en fondu dans l’image du bateau. On a aussi retravaillé la police du titre.

A contrario, pour L’alliance de Penthièvre, ma romance historique éditée par Harlequin, la présence de la jeune fille avec son arc joue pleinement sur les codes de la romance.

l'alliance de penthièvre couverture de livre
L’alliance de Penthièvre, ma romance historique chez Harlequin, avec une couverture qui assume complètement les codes du genre.

Une couverture de livre ne s’improvise pas, car elle communique beaucoup par elle-même. Voyez comment vous vous arrêtez vous-même devant un livre, dans une librairie ou sur un site. Bien souvent on voit la couverture et/ou le titre en premier, puis on lit le résumé. Ne cherchez pas simplement à vous faire plaisir : concevez votre couverture comme un élément de communication. Si vous voulez découvrir d’autres astuces pour bien communiquer sur vos livres, inscrivez-vous à l’infolettre Comm’un Roman.


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