De l’esclavage et de la liberté de l’homme / Nicolas BERDIAEV

  • La personne ne présente pas un état figé : elle s’explicite, se développe, s’enrichit, mais son développement est celui d’une seule et même personne qui reste, malgré tout, permanente, qui ne cesse jamais d’être elle-même.
  • La réalisation de la personne ne s’effectue pas sans résistance, elle exige une lutte contre le pouvoir asservissant du monde, le refus de transiger avec le monde : c’est une douleur. L’acception de l’esclavage (au monde) diminue la douleur, la non-acception l’aggrave.
  • L’esclavage guette l’homme sur le chemin de sa réalisation : l’homme est soumis à une socialisation forcée, alors que la personne humaine ne connait que les rapports libres, la communion libre, la vie communautaire fondée sur la liberté et l’amour.
  • La nostalgie est dirigée vers le haut et révèle la nature supérieure de l’homme. Dans la nostalgie, l’homme éprouve un sentiment d’abandon, de solitude, de rupture avec le monde. Rien de plus pénible que de se sentir ainsi étranger à tout.
  • La mort signifie non la fin de l’existence de la personne, mais celle de l’existence du monde, étranger à la personne, qui se trouvait sur son chemin. (…) La mort signifie rupture des rapports de la personne avec le monde.
  • La génialité représente la totalité de la nature humaine, elle exprime son attitude intuitivement créatrice à l’égard de la vie, alors que le génie correspond à un don particulier associé à cette nature.
  • Créer, ce n’est pas seulement aspirer vers la hauteur, c’est aussi se diriger vers autre chose, vers le monde, vers les hommes.
  • L’homme est esclave de lui-même : esclave du monde objectif, il n’est au fond que l’esclave de ses propres extériorisations.
  • Tout homme cruel et violent est, au fond, un faible, un impuissant et un malade. L’homme fort est celui qui donne, qui aide, qui libère, qui aime.
  • Pour revivre, il faut commencer par mourir.
  • La vie humaine ne se réduit pas toute entière au travail, elle est également contemplation (…) par laquelle l’homme peut se soustraire au pouvoir du temps et s’élancer dans l’éternité.
  • L’amour doit servir à assurer la plénitude de la personne et l’immortalité personnelle (indépendamment de la procréation).
  • L’activité créatrice estun affranchissement de l’esclavage : la création nous plonge dans l’extase de l’instant. La création elle-même est en dehors du temps.

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