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[Braconnages] La crise du monde moderne / René GUENON

Disclaimer : Les braconnages sont des phrases glanées au fil de mes lectures et notées pour leur sonorité, ou bien leur sens, ou bien leur poésie. Ou parfois pour tout ça à la fois…

  • Sous l’action même des événements, certaines illusions commencent à se dissiper, et nous ne pouvons que nous en féliciter, car il y a là, malgré tout, un symptôme assez favorable, l’indice d’une possibilité de redressement de la mentalité contemporaine, quelque chose qui apparaît comme une faible lueur au milieu du chaos actuel. C’est ainsi que la croyance à un « progrès » indéfini, qui était indiscutable, n’est plus aussi généralement admise ; certains entrevoient plus ou moins vaguement, plus ou moins confusément que la civilisation occidentale, au lieu d’aller toujours continuant à se développer dans un même sens, pourrait bien arriver un jour à un point d’arrêt, ou même sombrer entièrement dans quelque cataclysme.
  • Selon la doctrine hindoue, nous sommes présentement dans le quatrième [et dernier] âge, le Kali Yuga ou « âge sombre », et nous y sommes, dit-on, depuis déjà plus de six mille ans.
  • L’humanisme, c’était déjà une première forme de ce qui est devenu le laïcisme contemporain.
  • Si une idée est vraie, elle appartient également à tous ceux qui sont capables de la comprendre ; si elle est fausse, il n’y a pas à se faire gloire de l’avoir inventée.
  • L’esprit moderne s’est retrouvé dans le cartésianisme et à travers celui-ci, a pris de lui-même une conscience plus claire que celle qu’il avait eue jusque là.
  • Dès lors que l’accession à des fonctions quelconques n’est plus soumise à aucune règle légitime, il en résulte inévitablement que chacun se trouvera amené à faire n’importe quoi et souvent ce pourquoi il est le moins qualifié.
  • La cause de toutce désordre c’est la négation des différences [sociales] elles-mêmes, entraînant celle de toute hiérarchie sociale (…) négation érigée en temps modernes en pseudo-principe sous le nom « d’égalité ». Il serait trop facile de montrer que l’égalité ne peut exister nulle part, pour la simple raison qu’il ne saurait y avoir deux êtres qui soient à la fois réellement distincts et entièrement semblables entre eux sous tous les rapports.
  • Il est d’ailleurs difficile de déterminer exactement le degré de sincérité de ceux qui se font les propagateurs de semblables idées, de savoir dans quelle mesure certaines hommes en arrivent à se prendre à leurs propres mensonges et à se suggestionner eux-mêmes en suggestionnant les autres.
  • (…) il se produit ici ce singulier phénomène connu sous le nom de « verbalisme », où la sonorité des mots donne l’illusion de la pensée.
  • Beaucoup [de philosophes] ne savent faire aucune différence entre « concevoir » et « imaginer » et certains, tels que Kant, vont jusqu’à déclarer « inconcevable » ou « impensable » tout ce qui n’est pas susceptible de représentation.
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