Retour dans l’événement interblogueurs CoulissesDuBlog organisé par Mia de Trucs de blogueuses. Cette semaine, le thème porte sur le temps passé à écrire un article de blog. Comme mon activité est plutôt d’écrire des romans 😉 j’ai décidé d’extrapoler un peu le thème…
Je l’ai déjà évoqué dans d’autres billets, on me dit souvent (comme à tous les auteurs, je crois !) : « Mais ça doit prendre du temps d’écrire ! ». Je ne vais pas vous mentir, la réponse est oui. Cependant, tout est question de priorités : l’écriture est pour moi un plaisir, une passion, peut-être même un besoin. Donc, écrire ne me « prend » pas du temps : c’est moi qui prend du temps pour écrire.
L’écriture d’un billet
La rédaction des billets de ce blog n’est pas très chronophage : j’y passe environ une heure ou deux, la veille pour le lendemain (pas bien !) et je planifie la publication pour le mercredi matin pour avoir un rythme régulier. J’écris assez spontanément, sans trop de préparation (mais la plupart du temps, mes billets ne sont pas « compliqués » et ne nécessitent pas des recherches ou de la documentation, sauf exception).
Il me faudrait cependant quelques billets d’avance pour les semaines où mon emploi du temps ne me permet pas d’écrire quelque chose… Mais la plupart du temps, je préfère consacrer mon temps d’écriture à mon roman en cours et non au blog (sauf le mardi soir où j’ai mon échéance de publication ! 🙂 ).
L’écriture d’un roman
Je ne suis pas normande, mais le temps nécessaire pour écrire un roman est très variable en fonction du roman… Tout dépend aussi de ce qu’on met derrière l’expression « écrire un roman » : est-ce le premier jet seulement ? tout le projet depuis la première idée jusqu’à la publication finale ? la version finale uniquement ?
Je crois que chaque auteur a sa manière d’envisager le temps passé sur un roman, qui dépend aussi de sa manière d’écrire : ceux qui planifient tout de A à Z (les « architectes ») vont compter le temps passé à la préparation du roman (recherches, structuration, scénarisation, etc.) alors qu’ils ne commenceront effectivement à écrire la première ligne que des mois (voire des années plus tard). En revanche, ceux qui se laissent porter par le fil du texte (les « jardiniers ») vont comptabiliser le temps passé depuis la première ligne écrite.
Pour ce qui me concerne, je suis une architecte tendance jardinière (ou une jardinière tendance architecte, ça dépend !) : je planifie pas mal de choses mais je me laisse aussi porter par l’histoire, les personnages, les lieux (ce qui m’oblige parfois à remanier tout mon plan !). Je considère donc que mon roman commence une fois que j’ai entamé le processus de scénarisation (c’est à dire quand je commence à réfléchir à ce qui va se passer dans mon histoire).
De quelques mois à… quelques années !
Et là, je vous le donne en mille : c’est encore une fois très variable ! J’ai mis près de vingt ans à écrire Le vent des Lumières mais j’ai bouclé Les ombres de Brocéliande en un an (peut-être trop vite, d’ailleurs, mais c’est une autre histoire ! 😀 ), tout comme Petite mouette. Quant à Oraison pour une île, sa première version (qui n’a absolument rien à voir avec l’actuelle, j’en parle ici) date de mes quinze ans…
Pour ces quatre romans, j’étais partie de projets anciens, que j’ai retravaillés. Peut-être par crainte de me lancer dans l’inconnu mais aussi parce que chacun de ces projets me tenait à coeur. C’est une des raisons pour lesquelles le temps passé semble si démesuré. Le vent des Lumières et Oraison pour une île ont « dormi » pendant de longues années avant d’être repris. Ce temps a permis une certaine maturation, une prise de recul aussi, qui a été bénéfique.
Pour Les ombres de Brocéliande, le temps est plus facile à dater car c’est plus récent : j’ai écrit la première version en un mois (le mois du Nanowrimo) puis j’ai passé environ trois à quatre mois pour les réécritures et les corrections, entrecoupées à chaque fois de quelques semaines de « mûrissement ». La première ligne a été écrite le 1er novembre 2015, le roman est sorti le 29 novembre 2016, soit treize mois plus tard. Je me suis rendu compte que c’était un peu rapide, en fait. J’ai constaté que j’ai effectivement besoin de plus de temps pour fignoler mes romans, laisser le temps aux mots de prendre leur place, me laisser le temps de mûrir mon histoire, de restructurer, de reprendre… Je ne pense pas que mon roman soit mauvais, mais il aurait pu être meilleur.
Pour mon prochain roman, Le sang des Lumières (la suite du Vent), j’ai donc décidé de prendre le temps nécessaire, d’autant plus que pour la première fois depuis longtemps, je pars complètement de zéro. J’avais pas mal de documentation qui me restait de la période du Vent des Lumières, mais j’ai passé une partie de l’année 2016 à continuer à me documenter. J’ai commencé mon premier jet en novembre 2016 (encore une fois pendant le Nanowrimo) en travaillant parallèlement sur la structure, l’intrigue, les personnages. Et tout cela évolue aussi au fur et à mesure de l’écriture. Je continue donc la documentation et beaucoup de choses risquent encore de changer d’ici la version finale ! Pour la petite histoire, j’ai décidé de dater officiellement le début du Sang des Lumières à octobre 2016… On verra dans quelques mois (pas années, j’espère !) combien de temps il m’aura fallu pour écrire ce roman 🙂 …
Et vous, combien de temps ça vous prend ?
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