Trouver du temps pour écrire

Lorsque je parle de mes romans à des gens (proches ou simples lecteurs), les réactions sont souvent admiratives puis parfois perplexes. En première position avant le « mais où vas-tu chercher tout ça ? », j’ai souvent eu droit au « j’aurais jamais le temps de faire ça ! ». Non, je n’ai pas plus de temps que les autres, j’ai juste appris à me dégager du temps. Je me suis dit que je pouvais vous expliquer comment j’y parvenais : ces astuces peuvent fonctionner pour n’importe quelle activité à laquelle vous souhaitez vous consacrer.

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Quand je serai grande, je serai écrivain ! Oui, mais pas encore à plein temps…

Je vous rassure tout de suite : mes journées font bien 24 heures, tout comme les vôtres. J’ai un boulot à plein temps, une famille, une maison, des amis, des loisirs autres que l’écriture…  et j’arrive même à faire du sport ! Cela dit, aujourd’hui mes filles sont grandes (11 et 15 ans), elles me laissent donc un peu plus de temps libre que quand elles étaient bébés. Mais même si le rythme s’était considérablement ralenti pendant leur petite enfance, j’avais quand même le temps d’écrire.

Une question de priorité

En réalité, je n’avais pas le temps d’écrire : je me suis aménagé du temps pour écrire. Marièke l’a très bien expliqué dans son blog : quand on veut écrire un roman, il faut se fixer des priorités. Et surtout fixer l’écriture comme une priorité (ou faisant partie des priorités). J’ai un grand avantage, peut-être, sur beaucoup de personnes : je n’aime pas regarder la télé. De fait, ça me libère déjà beaucoup de temps : le soir, lorsque la famille regarde un film, je ne suis pas très loin sur mon ordinateur et j’écris. ça ne veut pas dire que je le fais TOUS les soirs et TOUS les weekends : je sors aussi, je passe du temps en famille, je vais me balader…ça m’arrive aussi de regarder la télé mais parce que j’ai envie de voir tel ou tel programme : en résumé, je choisis mon activité (et non l’inverse).

Si vous avez envie de vous mettre à lire, à écrire, à créer des bijoux, peindre, bricoler, que sais-je : il faut choisir d’y consacrer du temps plutôt que de se dire qu’on s’y mettra quand on aura un moment libre. Nuance subtile, me direz-vous, mais elle est de taille.

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Cahier, ordinateur et playlist « concentration » : mes compagnons des soirs d’écriture (photo Pixabay).

C’est la deuxième clé : il faut se donner rendez-vous. On prévoit les rendez-vous chez le médecin, les réunions, les repas… pourquoi pas prévoir le temps de l’écriture ? Chez moi, c’est souvent le soir, après 21h. Sauf si on a des invités ou qu’on sort. Mais sinon j’écris, je lis ou je travaille autour des romans : la promotion, je fais des recherches, je discute avec des amis auteurs sur Facebook (attention aux réseaux sociaux, il faut aussi les maîtriser et ne pas se laisser embarquer, ils sont vite chronophages !). C’est « mon » temps à moi. Parfois j’y ajoute des heures sur le week-end.

La troisième clé c’est de se fixer des objectifs précis : finir le roman avant novembre, participer au Nanowrimo et écrire 50 000 mots en un mois, écrire un billet de blog toutes les semaines, écrire 10 minutes par jour, lire un livre par mois… Ecrire ses objectifs permet de les formaliser et de les rendre atteignables. Si on se dit seulement « je dois écrire » sans autre précision, ce n’est pas un objectif, c’est trop flou.

Une question d’organisation

Je crois que c’est le mot qui vient à l’esprit de mes proches pour me définir : organisation. Je suis quelqu’un d’organisé, je n’aime pas me laisser déborder par les choses. Donc j’anticipe, je prévois… quitte à tout changer au dernier moment si ça ne convient pas. Organiser ne veut pas dire qu’on ne laisse aucune place à l’improvisation. Disons que je prévois l’imprévu !

D’ailleurs, ça se retrouve dans ma manière d’écrire : je planifie souvent mes histoires, leur déroulement etc. mais quand je me mets à écrire, ça change de direction en plein milieu et je me retrouve à refaire le plan en cours de route.

Pour revenir au quotidien, ce que j’organise surtout, ce sont les tâches domestiques et ces choses pas marrantes à faire dans toute maison : le ménage, la lessive etc… Pour que ce ne soit pas (trop) des corvées et surtout pour que je ne passe pas mon weekend à ça, j’en fais un peu tous les jours : 15-20 mn chaque soir avec une tâche différente à chaque fois (donner un coup de chiffon sur les meubles, nettoyer les salles de bains, mettre une machine en route ou la ranger…). Le weekend je prends une heure pour les choses plus longues (repassage, aspirateur…). Surtout, je range les choses au fur et à mesure que je les utilise (je dis souvent à mes filles que moi je n’ai jamais besoin de « ranger mes affaires » : elles sont toujours à leur place !). Le dimanche, je prévois aussi les repas de la semaine et je fais mes courses en une seule fois au drive : je gagne de l’argent mais surtout du temps !

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Mon bullet journal (ou cerveau de secours !) 😉

En fait, j’essaie d’organiser les choses de manière à ce qu’elles soient faites sans qu’elles ne me prennent trop temps ni d’énergie. Car une fois faites, ces « corvées » n’encombrent plus mon cerveau qui est totalement disponible.

Pour cette raison aussi (me libérer l’esprit), je note beaucoup et j’utilise depuis le début de l’année un bullet journal (un genre de liste de choses à faire + agenda personnalisé). Dès que je pense à quelque chose à faire, que ce soit pour la famille ou pour les romans, je note. Comme ça je n’y pense plus, sauf au moment où je dois le faire. Si ça vous intéresse, il y a des tas de sites qui expliquent comment démarrer son bullet journal (ou bujo) et notamment celui-ci et celui-là qui expliquent bien la démarche.

Savoir lâcher prise

C’est peut-être l’âge qui m’a permis d’en arriver là mais j’ai appris à prendre les choses comme elles viennent et à ne pas me prendre la tête. Comme tout le monde j’ai mes moments de stress, d’énervement, de découragement, de démotivation mais j’essaie de relativiser et de prendre du recul. Même pour les choses du quotidien. Si le ménage n’est pas fait à fond cette semaine, tant pis, personne n’en mourra 🙂 .

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Les chats sont des modèles de lâcher-prise 😉

J’avoue qu’il y a une motivation aussi à organiser les choses ainsi pour se libérer du temps : c’est la satisfaction d’avoir du temps libre, justement. De n’avoir plus rien à faire parce que tout est fait et pouvoir s’adonner sans culpabiliser à son occupation.

D’ailleurs, il ne faut pas culpabiliser non plus si, alors qu’on avait prévu d’écrire, on a préféré une sieste sous un arbre ou un bon bain…! Il faut savoir avant tout profiter de la vie !

J’espère que ce billet vous aura éclairé sur ma façon de me dégager du temps pour l’écriture. Et vous, avez-vous des trucs à partager pour vous ménager du temps libre ?

 

 

 


Commentaires

4 réponses à “Trouver du temps pour écrire”

  1. Ah ça pour être organisée, tu l’es.

    Totalement d’accord sur les « rendez-vous avec soi-même » d’ailleurs j’ai souvenir d’avoir lu ça dans un des ouvrages de méthodologie que tu dévorais déjà à 15 ans 🙂

    J’ai pris rendez-vous avec moi-même chaque samedi matin pour aller courrir, toute seule, avoir mon temps de solitude nécessaire – et de sport pour le coup.
    Totalement indispensable quand on est introverti et que toute la semaine on te sollicite sans arrêt.

    Et pour dessiner… même chose le week-end ou le soir selon les objectifs – et l’état de fatigue :op

    Ah, et pour les gamers en herbe, y’a les listes de tâches ludiques comme habitica pour s’obliger à remplir les corvées !

    1. Hé hé ouais, j’ai essayé de refiler ledit bouquin à ma grande naine mais pour l’instant ça marche pas ! :p Merci pour ton commentaire Sissou 😉

  2. Merci !! Super billet !!

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