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Traquer les tics d’écriture dans son manuscrit

Quand on corrige son manuscrit après le premier jet, l’une des étapes consiste à traquer les tics d’écriture. Vous savez, ce sont tous ces mots et expressions que l’on utilise tout le temps (et parfois à tort et à travers). Comment identifier ses tics d’écriture ? Quelles solutions pour les détecter dans son manuscrit ? Comment s’en défaire ? Voici mes astuces pour venir à bout de vos tics d’écriture.

Les tics d’écriture : définition

Un tic se définit comme une habitude involontaire et souvent inconsciente : se toucher une partie du visage, ronger ses ongles, faire craquer ses articulations… Les tics d’écriture s’apparentent aux tics de langage, ces mots que l’ont dit sans y faire attention. Les stars sont « du coup« , « en fait« , « tu vois » ou « clairement« . En écriture, on va aussi avoir des mots ou expression qui vont revenir sournoisement dans son texte.

Chez moi, j’utilise beaucoup trop des mots comme : effectivement, en effet, cela dit, manifestement (oui j’aime les adverbes 😁). En soi, ces tics d’écriture ne sont pas dérangeants, sauf lorsque la locution est mal utilisée (le fameux « du coup », qui est une faute de français, en est un exemple). C’est surtout leur redondance qui peut alourdir le texte et le rendre imbuvable.

Comment détecter les tics d’écriture ?

Avant de penser à corriger vos tics d’écriture, il faut d’abord les repérer. L’inconvénient, c’est qu’on les utilise souvent de manière automatique et inconsciente, ce qui les rend encore plus difficile à détecter. Il y a plusieurs techniques.

Utiliser un outil de correction

La première est d’utiliser un outil. Les logiciels comme Antidote (qui sont aussi des correcteurs très complets) détectent facilement les répétitions d’un même mot ou les redondances (une même idée exprimée différemment). Vous allez ainsi vite remarquer que votre manuscrit est truffé de « donc », de « car » ou de « manifestement » 😎. L’inconvénient de cette solution est que la plupart de ces logiciels sont payants.

tics d'écriture dans un manuscrit
Les tics d’écriture dans un manuscrit : bien les détecter pour bien les corriger !

L’autre technique consiste à utiliser votre traitement de texte favori et d’actionner la fonction « Rechercher » (souvent avec CTRL + F ou CMD+F). Vous entrez le mot fautif et le logiciel vous surligne toutes les occurrences. Quelquefois, ça fait peur, hein, je vous préviens 😱! L’inconvénient, c’est qu’il faut déjà connaître ses tics d’écriture pour pouvoir les rechercher et les corriger.

Faire appel à un œil extérieur

La troisième solution est de faire appel à l’humain et solliciter un correcteur ou une correctrice ou encore un bêta-lecteur. Son rôle consiste alors à souligner tous les mots ou expressions qui reviennent trop souvent et qui peuvent être remplacés ou même supprimés.

Lors de l’écriture de ma romance historique, mon éditrice de chez Harlequin a mis en évidence un tic d’écriture assez pernicieux chez moi. Mes personnages souriaient tout le temps 😁. Rien de répréhensible en soi, mais ça devenait leur seule manière d’exprimer leurs pensées… alors qu’il en existe plein d’autres (à travers le regard, un soupir, un geste ou mêmes des dialogues). Ce genre de tic d’écriture, seul l’œil humain peut le détecter.

A contrario, toutes les répétitions, par exemple, ne sont pas des tics d’écriture : elles sont parfois voulues pour faire un effet de style. Là aussi, seul l’humain peut faire la différence entre ce qui relève du procédé littéraire et un tic d’écriture.

Comment corriger et éviter ses tics d’écriture ?

Une fois détectés, il faut bien évidemment les corriger sans perdre le sens du texte. Apprendre à éviter ses propres tics est aussi une bonne idée… si elle ne devient pas contre-productive.

Corriger ses tics d’écriture

La correction nécessite bien souvent une réécriture, mais parfois il suffit simplement de supprimer le mot incriminé. Par exemple, j’ai tendance à mettre des « un peu » partout, alors qu’ils ne sont pas utiles : à la relecture, j’en efface la grande majorité.

Souvent, il faudra reformuler la phrase pour dire autrement les choses. Mais c’est là tout l’intérêt de la réécriture. On peut aussi utiliser par exemple des synonymes ou des antonymes. Si vous manquez d’idées, mon dictionnaire des synonymes préféré est celui du Crisco de l’université de Caen.

Éviter les tics d’écriture… ou pas !

Pour limiter le travail de réécriture, on pourrait penser que l’idéal est d’éviter les tics. Plus facile à dire qu’à faire, on est d’accord. Cependant, le fait d’avoir identifié une fois les expressions que vous utilisez inconsciemment… vous fera prendre conscience lorsqu’elles reviendront sous vos doigts.

Ainsi, lorsqu’un personnage sourit dans un roman, j’ai une petite lumière qui s’allume et je pense à mon éditrice d’Harlequin qui souligne en mettant « encore? » 🫡. J’essaie alors de réfléchir à une autre façon de faire passer la réaction de mon personnage.

Cependant, il ne faut pas être trop sectaire non plus ⚡: si vous consacrez toute votre attention aux tics d’écriture lors du premier jet, vous allez finir par inhiber tout bêtement votre créativité. Je conseille plutôt de laisser la plume aller et tant pis pour les répétitions, les approximations et les mots pauvres. Vous aurez tout le temps de corriger cela par la suite lors de la première relecture (et c’est d’ailleurs tout son intérêt !).

Comment gérez-vous vos tics d’écriture ? Lesquels reviennent le plus souvent dans vos manuscrits ? N’hésitez pas à partager vos astuces en commentaires (ou en m’envoyant un message si vous êtes timide !).

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