Je vous emmène aujourd’hui sur les traces des héros de mon dernier roman Un pont sur l’eau trouble. Direction les bords de l’estuaire de la Loire, qui sont devenus mon univers quotidien. J’y ai déménagé avec ma famille en octobre 2019. Suivez le guide !
La pointe Saint-gildas, sentinelle de l’estuaire de la Loire
C’est l’extrémité de la rive sud de l’estuaire. On dit par ici c’est c’est la vraie limite entre le fleuve et l’océan. Le sémaphore, construit en 1862, surveille d’ailleurs toujours le passage des bateaux qui empruntent le chenal vers la Loire.
La pointe en elle-même est une réserve naturelle. On peut y découvrir des espèces protégées de plantes (le sérapias à petites fleurs, une sorte d’orchidée) et d’animaux (le pipit maritime et la fauvette pitchou). Site fortifié pendant la deuxième guerre mondiale, la pointe est jonchée de restes de blockhaus qui rappellent son importance stratégique.
Le 17 juin 1940, l’armée anglaise réquisitionne le paquebot de croisière Lancastria pour évacuer les soldats de Saint-Nazaire. Bombardé par les Allemands, il coule au large, faisant 3 fois plus de morts que le Titanic… Un mémorial commémore cet événement. Des canons plus anciens attestent aussi des nombreux naufrages de bâtiments de la Marine Royale au 17e et 18e siècle.
La pointe Saint-Gildas abrite un petit port de plaisance et c’est un endroit très agréable pour la promenade. J’apprécie particulièrement lorsque les vagues se fracassent contre la jetée du port à marée haute. De l’autre côté, l’eau du plan de mouillage est très calme.
La Plaine-sur-Mer
La commune où je vis depuis 2019 est un village à la fois balnéaire et rural très étendu. Il couvre presque toute la pointe fermant l’estuaire de la Loire. Il n’est pas très peuplé (4000 habitants) et pas très touristique comparé à Pornic, Saint-Brevin ou même Saint-Michel-Chef-Chef. C’est d’ailleurs cette tranquillité qui nous a plu !
La Plaine-sur-Mer est néanmoins connue pour ses spots de pêche à pied (coquillages et poissons), mais surtout pour ses moules et ses huîtres. Les moules bénéficient d’ailleurs d’une appellation d’origine contrôlée (La Plainaise). Elles sont élevées sur des bouchots, comme dans la baie du Mont-Saint-Michel. Seule différence, ici, ils ne sont accessibles qu’en bateau. En effet, les bouchots se trouvent en plein milieu de l’estuaire, entre Saint-Nazaire et Saint-Brevin.
Les parcs à huîtres sont quant à eux nichés sur la plage de Joalland (je les vois depuis mon bureau !) et sur celle de la Prée. La zone conchylicole située dans le quartier du Marais, derrière la Tara, rassemble tous les éleveurs d’huîtres et de moules.
Quant à Hadrien, il a élu domicile allée de la Baie du nid, qui débouche sur la mer, entre les plages de Joalland et de la Prée. J’ai choisi cet endroit uniquement parce que la voie avait un joli nom… Mais aussi à cause de cette vue exceptionnelle depuis le rivage, avec, au fond de l’estuaire, un pont sur l’eau trouble. 😊
Le Serpent d’Océan
Le Serpent d’Océan est une sculpture monumentale de l’artiste chinois Huang Yong Ping. Elle a été mise en place en juin 2012 dans le cadre du festival d’art contemporain Estuaire. Elle représente le squelette d’un serpent d’environ 130 m de long et se trouve sur la plage du Nez-de-Chien, à Mindin.
Les ondulations du serpent rappellent la courbe du pont de Saint-Nazaire que l’on voit depuis la plage et les vertèbres ont la forme des carrelets (caractéristiques des filets des pêcheries qui pullulent sur la Loire et le long de la mer).
Beaucoup de lecteurs ont regretté que le serpent ne soit pas en couverture du roman, car il joue un rôle important dans l’histoire. Comme c’est une œuvre d’art, je ne savais pas si j’avais le droit d’en utiliser l’image.
Les chantiers navals
L’économie de Saint-Nazaire ne serait rien sans les chantiers navals, fondés en 1862. On y construit des paquebots, mais aussi des navires militaires. Le prochain porte-avions de la Défense française devrait y voir le jour et des stations électriques pour l’éolien offshore. Ils font toujours partie du paysage et continuent d’avoir une importance économique majeure, avec Airbus et quelques autres industries. Ariane, mon héroïne, rêve d’y travailler…
Les chantiers de l’Atlantique se visitent grâce à des parcours guidés qui sont très intéressants. Ils s’étendent sur plus de 150 hectares (l’un des plus grands du monde) et drainent une main d’œuvre cosmopolite tant en termes de nationalités que de métiers. Environ 3000 personnes y travaillent, sans parler des sous-traitants et des emplois indirects.
Le pont de Saint-Nazaire
C’est le lieu de la scène d’ouverture du roman et là où Ariane et Hadrien se rencontrent. Le pont de Saint-Nazaire est le plus long de France (3,356 km) dont 720 m sur la partie haubanée. Mis en service en 1975 (on a donc le même âge), il remplace les trois bacs de Loire qui faisaient des allers-retours réguliers entre Mindin et Saint-Nazaire.
Au plus haut du pont, on culmine à 60 m au-dessus de la mer. Le point de vue sur les chantiers navals, la Loire et tout l’estuaire est magnifique. Mais l’ouvrage est régulièrement bloqué par des bouchons, car il n’y a que 3 voies, qui basculent régulièrement d’un sens ou dans l’autre.
C’est fini pour ce petit tour dans les traces d’Ariane et d’Hadrien, dans l’univers d’Un pont sur l’eau trouble. J’espère que ça vous a plu et que ça vous donne envie de venir visiter cette belle région ! En attendant, si vous n’avez pas encore acheté votre roman, c’est par ici que ça se passe.
Envie de réagir ? Laissez un commentaire !