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Sortie du roman « La dernière éclusière de Guerlédan » le 21 juin

Mon nouveau roman La dernière éclusière de Guerlédan sortira mardi prochain, le jour de l’été 21 juin ! Je suis très heureuse de vous le livrer, mais aussi angoissée en me demandant s’il vous plaira. Pour patienter, je vous dévoile dans ce billet trois extraits. Je vous offre aussi une possibilité de découvrir les 5 premiers chapitres gratuitement !

De quoi parle ce nouveau roman ?

Cette fois, il ne sera pas question d’océan, mais il y a de l’eau quand même : le lac de Guerlédan est une étendue d’eau artificielle créée en 1930 après la construction du barrage du même nom. Il alimente en effet une usine hydro-électrique en centre Bretagne. Jusqu’en 1985, le barrage était vidé intégralement tous les dix ans pour être contrôlé et subir des travaux. Mais les technologies ont permis de repousser la vidange suivante à 2015, soit trente ans après.🌊

Lors des assecs, le paysage de la vallée du Blavet et du canal de Nantes à Brest, englouti en 1930, ressurgit, presque intact : des maisons, des écluses, des arbres, des mines d’ardoise… C’est le spectacle que veut découvrir Ophélie, bientôt 30 ans, en se rendant à Guerlédan pour les obsèques de son grand-père Joseph.🏡

Mais l’assec révèle bien plus que des vestiges engloutis : toute la vie d’Eulalie, l’arrière-grand-mère d’Ophélie, dont le destin est étroitement lié à celui du barrage. L’histoire de la dernière éclusière de Guerlédan se déroule en parallèle, traversant le XXe siècle et ses bouleversements : les guerres, le progrès technologique, l’évolution des mœurs…👵

Ophélie et sa famille vont être confrontés au lourd secret porté par Eulalie, l’éclusière qui ne s’est jamais laissée faire, sauf par un homme, peut-être… Vous saurez le fin mot de l’histoire dans ce nouveau roman sur Guerlédan.

Trois extraits

Première partie : La vallée heureuse

Avant le barrage, les riverains appelaient les berges du Blavet canalisé entre Saint-Aignan et Bon-Repos « la vallée heureuse ». En 1930, elle sera donc engloutie sur 14 km, avec 17 écluses et des maisons. Environ 80 familles devront de ce fait être relogées. C’est aussi leur histoire que je raconte dans ce nouveau roman sur Guerlédan.

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L’écluse près de Bon-Repos, en queue du lac de Guerlédan.

Eulalie arriva au sommet de la colline, en haut de la forêt de Quénécan. De là, elle surplombait la vallée et les méandres du Blavet, ponctués d’écluses, de hameaux et de champs. Les fauvettes survolaient les prés en chantant leur mélodie enjouée et le vent jouait dans les arbres. Eulalie sentit ses larmes monter et essuya vivement ses yeux avec son tablier de drap noir. D’ici, l’odeur de la rivière cédait la place à celle, plus diffuse, des pins, des chênes et des hêtres. L’air embaumait les feuilles décomposées, les champignons et l’humus frais. C’était plus qu’un paysage, cette vallée heureuse : c’était toute sa vie.

Elle continua sa route, cheminant sur un sentier à travers les arbres de la forêt. Bientôt, elle déboucha sur une petite chapelle, dédiée à Sainte-Tréphine, perchée sur la crête au-dessus de Saint-Aignan. Eulalie entra dans l’édifice, simplement meublé d’un autel en granit et de bancs en châtaigniers. L’air saturé d’odeurs d’encens et de bougies monastiques se mêlait à l’encaustique des boiseries soigneusement entretenues par les paroissiens. Après une rapide génuflexion, la jeune femme se signa et alla jusqu’à une statue devant laquelle elle joignit les mains. La tête baissée, elle murmura une prière improvisée.

— Sainte Tréphine, protégez la vallée, faites qu’elle résiste à la folie des hommes et qu’ils abandonnent cette idée de barrage.

Chapitre 3.

Deuxième partie : L’âme de Trégnanton

Trégnanton est le nom d’une écluse, celle dont s’occupait Eulalie. C’était aussi un site emblématique de visite lors de l’assec en 2015, car on avait un magnifique point de vue sur la vallée asséchée de Guerlédan. Dans ce nouveau roman s’entremêlent donc l’histoire d’Eulalie et celle d’Ophélie, pour évoquer des événements anciens et plus récents.

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La vallée de Guerlédan asséchée vue du haut de Trégnanton (photo personnelle).

Les couches sédimentaires accumulées sur les berges rocheuses depuis des millénaires apparaissaient comme lorsque le niveau chutait lors des sécheresses. Sauf que là, il s’agissait de plusieurs dizaines de mètres. Après un dernier virage, l’horizon se dégagea et la vallée de Guerlédan complètement asséchée s’offrit enfin à eux.

— Oh, la vache !

Ophélie ne put retenir son exclamation, bouche bée face au panorama impressionnant qui s’étalait devant elle. Toute l’eau avait disparu, à l’exception de la rivière qui coulait toujours dans le fond de la vallée, découvrant des kilomètres carrés de vase et de rochers. Les profondeurs du lac arboraient une teinte brune et luisante, transformant l’endroit d’ordinaire verdoyant en tableau monochrome. Tout en haut des collines, la forêt intacte toisait cette nature morte. Le contraste saisissait d’autant plus qu’en bas, d’autres arbres noircis émergeaient de la vase. Déshabillés de leur feuillage, ils ressemblaient aux rescapés d’un gigantesque incendie qui aurait ravagé tous les environs.

— Je comprends pourquoi on parle de paysage lunaire, murmura Mathilde, aussi médusée qu’elle. C’est… apocalyptique !

Ils se rassemblèrent sur une sorte de petit parking aménagé le long de la route, près d’une maison. Des barrières métalliques avaient été installées pour empêcher l’accès. Non loin d’eux, d’autres familles observaient le lac, avec des expressions identiques.

— Ce qui m’a toujours étonnée, c’est que le Blavet retrouve son lit, même après tout ce temps, remarqua Maria, visiblement émue. Comme si de rien n’était.

— La nature reprend toujours ses droits, répondit Ophélie.

— Regarde, on voit là-bas l’ancienne écluse de Kermadec… et on aperçoit les ruines d’une maison de carrier.

Ophélie suivit la direction indiquée par sa grand-mère. Un frisson la saisit en découvrant les restes de la bâtisse. Les murs noircis donnaient l’impression que tout avait été brûlé et un arbre se dressait, presque pathétique, dans la cour ceinte d’un muret de pierres sèches. La maison semblait figée dans le temps, comme une photo en sépia.

Chapitre 13.

Troisième partie : Le secret de l’éclusière

Dans ce nouveau roman sur Guerlédan, il est aussi question de secret de famille. La dernière éclusière de Guerlédan, c’est en effet Eulalie, une femme de caractère obligée de remplacer à la tâche son père infirme. Elle fait face aux événements de sa vie avec force et courage. Sa seule faille, c’est son cœur.

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Une maison engloutie à Guerlédan, avec les ardoisières en fond (photo personnelle).

Lentement, elle avançait à petits pas prudents, même si la vase désormais sèche semblait moins dangereuse qu’au début de l’assec. Face à sa maison, l’émotion demeurait intacte malgré les années. Elle revit sa mère devant la porte, avec son tablier recouvrant sa robe noire fermée au cou. Son père ahanait aux manivelles, se pliant en deux pour ouvrir les vannes de l’écluse. Elle jouait avec son frère Jean-Louis sur le bord du Blavet, fabriquait des bateaux instables et s’amusait à imiter les cris des oiseaux avec un brin d’herbe coincé entre les lèvres.

Eulalie resta un long moment à évoquer ses souvenirs à Trégnanton, puis elle tourna le dos à sa maison et emprunta l’ancien chemin de halage réduit à l’état de sentier. Il menait à l’écluse suivante, celle de Kermadec, la 128, un ou deux kilomètres plus loin. Eulalie doubla la petite ferme des Renaudin, à moitié enfoncée dans la vase. Le pignon portait encore le manteau de la cheminée paysanne de la pièce principale et les poutres maîtresses subsistaient, fichées de part et d’autre des murs, elles aussi fossilisées par leur séjour dans l’eau.

Eulalie continua sa route et, non loin de Kermadec, poussa un peu en dehors du sentier pour gagner un tue-vent dont l’arrondi dépassait des grandes herbes qui prenaient possession du lac. Le chemin montait et elle lança le bout de sa canne en avant pour s’aider. Elle sourit légèrement en apercevant le canotier au-dessus du mur de l’abri, autrefois destiné à protéger l’ardoisier des intempéries tout en permettant aux pierres de sécher plus rapidement.

Auguste était là, fidèle au rendez-vous malgré ses quatre-vingts ans, en train de crayonner sur un carnet avec un fusain. Toujours élégant, il portait un costume de lin écru finement rayé de rouge brique et son éternelle petite moustache au-dessus des lèvres.

Chapitre 27.

Alors, qu’en pensez-vous ? Est-ce que ce nouveau roman sur Guerlédan vous tente ? Vous en voulez encore ? J’ai une excellente nouvelle : les abonnés à l’infolettre Coulisses recevront gratuitement dimanche 19 juin les 5 premiers chapitres de La dernière éclusière de Guerlédan !

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Je compte sur vous pour m’aider à donner de la visibilité à ce nouveau roman et découvrir Guerlédan. L’ebook sera au petit prix de lancement de 0,99 € du 21 au 27 juin, alors mettez-le dans votre liseuse et partagez l’info autour de vous !

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