Le dernier volume de ma saga historique sur les Lumières est paru voici presque trois mois et vous lui avez réservé un bel accueil (merci 🙏). Dans la note finale, j’explique que le cycle se clôture donc en 1815. J’avais envie de revenir là-dessus et sur pourquoi la saga des Lumières n’aura pas de suite.
La saga des Lumières se compose de trois volumes :
- Le Vent des Lumières, initialement paru en auto-édition en 2015, réédité chez City Editions en 2017 et à nouveau en auto-édition en 2019 ;
- Le Sang des Lumières, paru en autoédition en 2018 ;
- Les Lumières d’Amérique, paru en autoédition en 2024.
Retour sur la genèse d’une trilogie
Le Vent des Lumières, un voyage au long cours
J’ai commencé à écrire Le Vent des Lumières quand j’étais adolescente, dans les années 90. Je l’ai terminé plus de 25 ans après, à l’occasion de l’atelier d’écriture en ligne Draftquest en 2014. Dès le début, dans ma tête, le cycle devait nous emmener depuis la fin du règne de Louis XVI jusqu’à la première révolution industrielle et notamment l’arrivée du train.
Puis, au fur et à mesure, comme j’avais beaucoup de mal à terminer ce premier manuscrit, j’avais abandonné l’idée d’écrire une suite. Le Vent des Lumières se termine donc de manière très ouverte, pour me laisser le choix de reprendre mes personnages ou non.
Le Sang des Lumières, une suite qui appelait une fin
Devant l’engouement des lecteurs et lectrices qui me réclamaient une suite, j’ai décidé de me lancer. Pourtant, traiter la période révolutionnaire m’effrayait pour plusieurs raisons :
- le risque de me faire embarquer par les événements historiques était grand (et le premier jet a montré que je suis tombée dedans…) ;
- ce sont des années sombres, avec beaucoup de documents et de controverses.
Mais en même temps, j’avais aussi envie de (re)montrer que c’était grâce à la Révolution que la France est une République. Une grande partie de notre fonctionnement et de notre société actuels découlent de ces années-là. Je voulais enfin démonter quelques mythes (notamment sur Robespierre et encore sur Louis XVI).
Je n’ai pas ménagé mes personnages, qui ont traversé bien des tempêtes. Cette fois, l’idée et l’envie d’écrire un troisième tome me sont venues en cours d’écriture. J’ai donc écris la fin du Sang des Lumières en présageant qu’il y aurait une suite (sans savoir vraiment laquelle).
L’idée de l’arc narratif principal a surgi de nulle part en 2018, alors que j’étais en pleine phase de corrections du Sang des Lumières (je vous en parle dans ces 4 anecdotes sur Les Lumières d’Amérique).
Les Lumières d’Amérique, la fin d’un cycle
Même si j’ai eu l’idée principale assez tôt, je me suis lancée dans l’écriture seulement en 2022. D’abord, j’ai publié deux romans contemporains (Un pont sur l’eau trouble puis La dernière éclusière de Guerlédan), ainsi qu’une romance historique pour Harlequin (L’Alliance de Penthièvre).
Avec Les Lumières d’Amérique, je partais en terre inconnue, car c’est une période que je maîtrise très peu. De plus, s’il y a beaucoup de sources pour la 2e moitié du XIXe siècle, c’est moins vrai pour le début. Je ne voulais pas non plus rester uniquement en France avec un Napoléon omniprésent.
Surtout, je voulais décrire les premières explorations en Amérique, qui allaient mener, bien plus tard, à la conquête de l’ouest. Enfant, j’ai adoré lire La petite maison dans la prairie et regarder des westerns à la télé, voyez le genre ?
Sauf que toute cette période-là, c’est beaucoup plus tard (après 1850). Moi, je m’arrête en 1815, avec la chute de Napoléon.
Pourquoi je clôture la saga des Lumières
Je pourrais décider d’écrire un quatrième volume sur cette génération qui va de 1815 à 1870, en gros. Peut-être à la fois en Amérique et en Europe, pourquoi pas ? Il y a bien des choses à dire et des événements inspirants à mettre en scène pour de nouvelles aventures .
Je ne dis pas que je n’écrirais jamais sur cette période. Je suis une fan inconditionnelle d’Autant en emporte le vent et l’époque de la guerre de Sécession me passionne. La succession de périodes monarchiques et républicaines en France au XIXe est aussi très intéressante à explorer.
J’écrirais sûrement des romans qui aborderont ces périodes et ces thèmes. Mais ce ne sera pas la suite de la saga des Lumières.
La raison principale, c’est que mon personnage central, Éléonore, atteint une bonne cinquantaine en 1815, à une époque où l’espérance de vie des femmes avoisine plutôt les 35 ans. Au-delà de l’âge, le personnage a déjà vécu cent vies et énormément de choses au cours des trois volumes. Certains lecteurs et lectrices ont d’ailleurs remarqué qu’Éléonore et Olivier évoluent très peu dans ce dernier tome. C’est voulu et inéluctable, car ils sont déjà pas mal morflé dans les deux précédents.
J’ai laissé la place à la génération suivante, les enfants d’Éléonore, pour décrire une évolution intéressante. Mais, en 1815, ils ont entre 20 et 30 ans, se sont construits et ont vécu eux aussi beaucoup de choses. Investir la génération encore suivante, les petits-enfants d’Éléonore, pourrait être une idée. Ça suppose de partir avec quelques contraintes et pré-requis (les prénoms, leur histoire, leurs ascendants…).
Je n’exclus pas l’idée, mais, dans tous les cas, on entrerait alors dans un autre cycle que celui des Lumières. Pour être parfaitement honnête avec vous, pour l’instant j’envisage plutôt de repartir de zéro, avec des nouveaux personnages et un autre fil narratif, histoire de raviver ma créativité.
Voici les quelques raisons pour lesquelles la saga des Lumières tiendra en trois volumes. D’ailleurs, j’envisage aussi de la ressortir sous forme d’une intégrale, avec une édition collector en coffret. Ce sera l’occasion d’explorer les mécanismes du financement participatif (type Ulule) et d’expérimenter la chose ! Pour rester au parfum de l’avancement de ce projet (et des autres projets d’écriture), je vous invite dans mes Coulisses d’autrice (juste là).
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