Comme vous le savez (ou pas !), je suis en train de travailler sur mon troisième roman qui s’appelle pour l’instant « Marcher dans tes pas et suivre mon chemin ». Je mène cet exercice dans le cadre du Mooc Draftquest Ecrire une oeuvre de fiction. Petit point d’étape après quelques semaines…
En réalité, il s’agit plutôt d’une réécriture, le premier jet ayant été terminé en 2000 (oui, ça date !), je vous en parle ici. L’envie d’écrire ce roman m’est venue alors que j’étais étudiante (oui, ça date encore plus 🙂 !). Je m’énervais devant la hâte avec laquelle les gens jugeaient sans savoir. En l’occurrence, il s’agissait d’une affaire judiciaire somme toute assez banale et dont j’ai oublié la teneur (car il ne s’agit pas du sujet du roman), mais j’ai été choquée par la façon dont l’opinion publique déclarait coupable le suspect avant même la fin du procès et parfois même sans savoir un traître mot de l’affaire…
Comment peut-on juger quelque chose si on n’envisage pas tous les tenants et les aboutissants, si on ne regarde pas les différentes versions de l’histoire, si on ne prend pas en compte les choses dans leur globalité, si on n’essaie pas d’aller au-delà de l’apparence ?
Cela m’avait révoltée. J’ai eu envie d’écrire cette histoire d’amour « hors normes » où Marie, 17 ans, aime Paul, 35 ans, pour montrer que tout n’est pas si simple et si tranché que ça en a l’air. Ce n’est cependant pas une variation sur le thème de la Lolita : cette jeune fille aime cet homme comme s’il avait son âge. J’avais envie aussi de montrer qu’un homme qui est attiré par une adolescente n’est pas forcément un monstre en puissance (voire un pédophile). Bref : ne pas catégoriser, cataloguer, juger sans savoir…
J’ai situé cette histoire dans les paysages de la Presqu’île guérandaise, en Loire-Atlantique (Bretagne Historique, n’est-ce pas 😉 !) parce que c’est une région que j’aime beaucoup pour y avoir passé de nombreuses vacances.
Où j’en suis aujourd’hui ?
En janvier, j’ai surtout relu le texte pour m’y replonger (je n’y ai pas retouché depuis des années) et le découper en scènes. Puis en février j’ai décortiqué chaque scène pour les retravailler une par une (c’est la photo en tête d’article).
Pour ce travail, j’aime bien passer au format papier : je sors un cahier, un crayon et je note, je griffonne, je rature… Le plan s’est dessiné (même si le roman est fini !) et j’ai aussi restructuré certaines péripéties pour que ce soit plus fluide.
J’ai déjà commencé à réécrire certains passages et à en ajouter d’autres, pour étoffer certains points obscurs, certains traits de caractères, des descriptions… Je vais continuer ainsi tout le mois de mars, scène par scène, jusqu’à la fin du roman. J’espère être prête avec ma version numéro 2 pour la mi-avril, date à laquelle on entamera les relectures croisées sur Draftquest.
Pour la réécriture proprement dite, je travaille par contre directement sur ordinateur. J’utilise la plateforme Scribbook qui me permet de travailler sur mon manuscrit depuis n’importe quel ordinateur (le texte est hébergé sur un serveur).
Un petit extrait pour vous mettre l’eau à la bouche ?
Le résumé (encore provisoire…) : Marie, 17 ans, est délaissée par ses parents, trop accaparés par leur entreprise. Au cours de ses vacances en presqu’île guérandaise, elle tombe amoureuse d’un homme plus âgé qu’elle, Paul, en qui elle trouve tout ce que sa mère ne parvient pas à lui offrir : tendresse, attention, affection, temps… Paul aime aussi cette jeune fille fantasque et insouciante qui lui donne une seconde jeunesse. La fin des vacances va apporter son lot de révélations pour Paul, Marie et sa mère, les mettant tous les trois face à leurs responsabilités. Marie en sortira grandie, devenue adulte par la force des choses et maîtresse de son existence.
« — Marie ! Où es-tu ?
— Coucou !
Paul soupira. A cinq mètres au-dessus de lui, grimpée sur un escarpement, la jeune fille riait.
— Tu es dure avec mes vieux os ! commenta-t-il avant de se mettre à escalader le roc.
— Laisse-moi rire ! fit-elle. Ne me fais pas croire que tu n’aimes pas ça !
— Et pourquoi donc ?
— A quoi cela te servirait-il d’habiter à la mer si tu n’aimais pas grimper sur les rochers ?
L’argument semblait imparable. Ils se regardèrent et éclatèrent de rire, puis Marie se tourna vers la mer. Des bateaux parsemaient l’immensité liquide, couleur d’azur. La jeune fille soupira. C’était bon, la mer !
Paul sourit encore lorsqu’elle entreprit de descendre de son perchoir, aussi vite qu’elle y était grimpée. Elle avait raison, du reste. Il aimait se promener dans les rochers et la dernière fois datait déjà de…
— Paul ?
Sa voix était différente, un peu inquiète. Croyant qu’il venait d’arriver quelque chose, il se précipita en bas, au risque de se rompre le cou. Mais il ne la voyait pas.
C’est alors qu’il découvrit l’entrée d’une grotte dans laquelle se trouvait Marie, en admiration sous la voûte lissée par les eaux. Il fut rassuré : elle n’était pas tombée.
— Tu as trouvé la grotte des Korrigans, murmura-t-il. Bienvenue au pays des lutins.
Un lent sourire étira les lèvres de Marie.
— C’est la mer qui a creusé ça ?
— Il faut croire.
— C’est magique… »
C’est tout pour aujourd’hui ! Si vous avez envie de suivre la suite de mes aventures d’écriture, n’hésitez pas à vous abonner à ma lettre d’infos (une lettre par mois environ), c’est ici que ça se passe (et en plus vous aurez en cadeau une nouvelle à télécharger !).
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