Actuellement en pleine réécriture de mon troisième roman, je me suis dit que cela pouvait vous intéresser de savoir comment je travaillais. Comment je m’organise pour écrire ? Découvrez les 3 phases de l’écriture d’un roman. Ce billet fait aussi écho à un article de Marièke sur Mécanismes d’histoire.
Mon troisième roman est donc en cours, il devrait paraître avant l’été (si tout va bien !). Le titre qu’il portait depuis le début devrait changer, selon toute vraisemblance : adieu Marcher dans tes pas et suivre mon chemin (qui reste adapté mais un peu long, quoique les titres longs soient en vogue dans la littérature actuelle !). Je pense qu’il s’appellera, plus simplement, Petite mouette.
Je sais que l’acte d’écriture est pour beaucoup de personnes quelque chose d’étrange, voire d’un peu « magique » : on a tous eu l’image de l’écrivain les yeux au ciel, quasiment en transe, écrivant sous le joug d’une inspiration subite… Mais en réalité, foin de tout cela. L’écriture n’est rien d’autre qu’un travail, où le talent et l’inspiration n’interviennent qu’en supplément. Pour ce qui me concerne, écrire un roman, c’est trois phases : préparation, écriture proprement dite et surtout réécriture.
La phase de préparation
Elle n’est pas systématique parce qu’elle dépend vraiment du type de roman (en tout cas pour moi). Pour un roman historique, je vais me documenter en amont en lisant quelques livres de référence, surtout pour m’imprégner de la période envisagée.
La documentation peut aller d’un gros dossier à quelques pages. Avec Internet on a tendance à stocker plein de documents, mais j’essaie de ne pas accumuler sans lire. Je fais des captures dans Evernote pour les pages complexes et/ou longues, sinon je prends des notes manuscrites en fonction de ce dont j’ai besoin.
En général, quand j’ai un projet de roman, j’ai déjà dans la tête les personnages principaux et le thème de mon histoire. Par conséquent je ne planifie pas forcément beaucoup de choses avant de démarrer. Pour mon quatrième roman, dont j’ai écris le premier jet pendant le Nanowrimo en novembre dernier (oui, oui, déjà !), c’était même assez flou.
J’avais mon début, mon personnage principal et son objectif, mais je ne savais pas trop ce qui allait lui arriver ni la fin précise de l’histoire. C’est venu en cours d’écriture (et encore, il y a beaucoup de choses qui vont changer du tout au tout !). Attention, c’est ma manière de faire, je sais qu’il y a des auteurs qui ont besoin de tout planifier et leur méthode est tout aussi efficace que la mienne…
La phase d’écriture
L’écriture, c’est le premier jet, le premier brouillon (qui se double parfois d’un second, voire d’un troisième !). Pendant cette phase, je suis plutôt en mode improvisation. Je travaille à partir de mon esquisse de plan et je me laisse porter par les personnages : même si je ne fais pas forcément de fiche personnage très détaillée, je les connais néanmoins très bien, je les « regarde » évoluer tout en écrivant. Ce sont eux qui me mènent (même si parfois je les ramène vers mon objectif – c’est quand même moi le chef ! 🙂 ).
Pour ce roman-ci, c’est un peu particulier puisque j’ai écris ce premier jet il y a très longtemps. Je savais exactement où je voulais en venir mais par contre je ne savais pas vraiment, en écrivant, comment j’allais y arriver.
Pendant la phase d’écriture, j’évite de chercher la documentation en même temps, pour ne pas perdre le fil, sauf si l’information est indispensable pour avancer. Souvent, mon texte est alors émaillé de « chercher infos sur ci ou ça », ce qui me permet d’y revenir plus tard, pendant la réécriture.
La phase de réécriture
La réécriture, c’est le looooong processus qui englobe relecture, corrections, mise en cohérence etc… C’est aussi le moment où je me documente sur les points que j’ai souligné dans mon premier jet (l’avantage, c’est que je sais exactement ce que je dois chercher).
Pour Petite Mouette, j’ai surtout fait de la réécriture. J’ai d’abord repris mon premier jet pour le découper en scènes que j’ai inscrites dans un grand tableau. Puis, grâce aux exercices du Mooc Draftquest, j’ai retravaillé la cohérence d’ensemble :
- étude de chaque scène pour cerner son enjeu, son déroulement, son utilité dans l’histoire ;
- écriture des fiches personnages pour « figer » leurs caractéristiques (même si certaines ont évolué entre temps) ;
- élaboration du synopsis et du résumé…
En dernier lieu, j’ai repris chaque scène une par une pour non seulement la relire, mais aussi la corriger. J’en ai réécris quelques-unes entièrement. J’en ai aussi ajouté certaines qui n’existaient pas.
Jusqu’à présent mes premiers jets étaient sur cahiers, mais depuis le Nano 2015, j’ai expérimenté le premier jet sur ordinateur et ça m’a plu. J’ai conservé le papier pour formaliser mes notes. J’ai un cahier par roman, sur lequel j’écris à la main ma « bible » qui reprend en vrac : le plan des scènes, le résumé, les fiches personnages, les idées diverses et variées en lien avec le roman qui me viennent en cours d’écriture…
Après l’écriture, ce n’est pas fini !
Après toutes ces phases d’écriture, le roman est pourtant loin d’être terminé. J’ai fait faire une première relecture pour savoir si mon roman tenait la route. J’avais un gros doute sur la crédibilité de l’histoire. Cette lecture a souligné certains défauts que je dois maintenant corriger, à savoir creuser la psychologie de certains personnages et une ou deux scènes qui sont plus faiblardes que les autres. Mais, au moins, j’ai pu vérifier que mon histoire fonctionnait de manière globale.
D’ici la mi-avril, j’espère avoir corrigé ces défauts pour pouvoir l’envoyer en bêta-lecture (c’est à dire la lecture du texte par un tiers en vue d’aider l’auteur à l’améliorer). Puis ce sera l’ultime phase avant publication : il s’agit là, pour moi, de chasser les dernières coquilles, fautes d’orthographe, de style, de grammaire…
Après ces différentes phases d’écriture du roman, il reste encore du travail : élaborer la couverture, écrire le résumé et l’accroche, et surtout… promouvoir, promouvoir, promouvoir !
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