La rentrée est souvent le moment, avec le début d’année, où l’on prend des bonnes résolutions. Ce n’est pas vraiment mon cas, j’essaie d’avoir des « bonnes résolutions » toute l’année. Mais j’avais envie de faire un billet sur mon organisation. Je voulais notamment revenir sur un outil qui me suit depuis maintenant presque 18 mois : mon bullet journal (BuJo pour les intimes).
Cela ne vous étonnera peut-être pas, mais quand j’étais petite, j’adorais la rentrée des classes : avoir mes livres d’école neufs, mes nouvelles affaires, des cahiers vierges, des beaux stylos… Une année au collège, on avait récupéré les manuels quelques jours avant la rentrée (grâce à l’association des parents d’élèves). J’avais passé quelques heures à commencer à lire celui d’histoire-géo. Je crois même que j’avais commencé à faire des fiches de révision… avant même d’avoir eu les premiers cours.
J‘ai toujours été quelqu’un d’organisé : j’aime faire des plannings, des méthodos, agencer les choses, réfléchir au comment, élaborer des stratégies, etc… Même si, quelquefois (souvent ?) je ne respecte absolument pas ce que j’ai planifié. Au moins tout est fait, dans un ordre différent, mais c’est fait.
Passer au bullet journal n’a donc pas été difficile pour moi, c’était même plutôt naturel. A l’usage, je me suis rendu compte que j’avais déjà des réflexes BuJo dans mon organisation personnelle.
C’est quoi un BuJo ?
Je ne vais pas faire un cours sur le bullet journal ici car d’autres l’ont fait bien mieux que moi. Ryder Carroll (site en anglais) est l’inventeur du concept. De nombreux livres sur le bullet journal expliquent le procédé et donnent des conseils.
Il existe aussi des carnets « pré-remplis » qui sont vendus en papeterie. Attention, ces derniers s’éloignent un peu (parfois beaucoup) du concept de base, qui consiste à partir d’un cahier vierge. Je préfère les livres de conseils qui vous laissent carte blanche pour créer votre bujo.
Car un bullet journal est avant tout un outil d’organisation. Il est basé sur un principe de listes à puces (d’où son nom, « bullet » veut dire puce). Chaque ligne représente une tâche, un rendez-vous, une note, une idée… À la base, on a juste besoin d’un cahier et d’un crayon. C’est tout. Chacun, ensuite, crée les pages et les rubriques qui lui conviennent. Et surtout les adapte à son mode de fonctionnement. Mais retenez que l’atout majeur du bujo, c’est qu’il est malléable, adaptable, évolutif.
A quoi ça sert, tout ça ? D’abord, pour moi, à se vider la tête. Une fois que la tâche, l’idée, le rappel est noté dans le bujo, je l’oublie. Mon cerveau est disponible pour autre chose. C’est très important pour ne pas avoir l’impression d’être submergée de choses.
Qu’y a-t-il dans mon bullet journal ?
Toute ma vie, ou presque. Au début, j’ai fait comme tout le monde. J’ai créé un tas de pages et de collections que je n’ai finalement jamais remplies. Lorsque j’ai commencé mon deuxième cahier, j’ai fait un bilan réaliste et lucide de ce dont j’avais besoin.
J’ai aussi tâtonné de nombreuses semaines avant de trouver une présentation qui me convienne. Il faut aussi savoir ne pas être perfectionniste, accepter les ratés, les ratures, les pages moches… C’est un outil, pas une œuvre d’art. C’est un très bon exercice pour apprendre à lâcher prise !
Actuellement, je suis en train de préparer mon troisième carnet… Il va commencer en septembre et je pense l’amener jusqu’en août 2018. Cela correspond à une année scolaire ou une « saison ». C’est aussi mon rythme de travail, ce n’est donc pas une temporalité anodine.
Un index
Il ne me sert pas beaucoup, car j’ai tendance à ne pas revenir en arrière pour consulter les pages passées. Je préfère marquer les pages importantes avec un trombone ou un onglet de couleur. Je vais essayer dans le nouveau carnet de plus utiliser l’index.
Un calendrier annuel et un « journal des mois à venir »
En anglais « future log ». C’est pareil, je l’utilise assez peu et il est plutôt là en pense-bête. J’ai conservé l’habitude de noter tous mes rendez-vous, réunions et autres événements dans mon agenda électronique Google. Je peux le consulter depuis mon téléphone mais aussi sur mon ordinateur au bureau.
Il est également synchronisé avec celui de mon chéri. Comme ça, on sait quand on est disponible ou pas si l’un ou l’autre veut programmer une sortie. Dans mon bujo, je note surtout les gros événements à venir (style un mariage, les anniversaires, un concert, les vacances…).
La liste de mes envies (« bucket list »)
C’est la liste des trucs qu’on rêve de faire un jour. Des choses simples mais aussi des rêves fous. C’est le genre de liste un peu inutile mais qui fait du bien. J’ai hésité à la reporter dans mon nouveau bullet journal. Finalement, j’ai décidé de la recopier… parce que ça fait du bien 🙂 .
Le suivi annuel
C’est à la fois la liste des projets de l’année, mais aussi des tableaux de suivi, un peu comme des tableaux de bords. Dans les projets de l’année, j’ai des choses basiques du style « transcoder les VHS en DVD » ou « continuer le sport deux fois par semaine ». Il y a aussi des choses que j’aimerais faire dans l’année (comme « aller à Bréhat » ou « visiter les plages du débarquement en famille »).
Au niveau des suivis, j’ai des tableaux pour:
- suivre ma courbe de poids
- récapituler les sous que je mets de côté chaque mois
- recenser le nombre de mots écrits par mois
- comptabiliser les ventes de livres
- programmer mes rendez-vous médicaux qu’on a une fois ou deux par an (gynéco, dentiste, audioprothésiste, etc..). et qu’on doit anticiper six mois avant.
Les collections « maison »
Je n’en ai conservé que quelques-unes, car je me suis rendu compte que je ne les remplissais pas. J’ai gardé :
- la liste des livres lus (utile car je pensais lire beaucoup moins que je ne le fais en réalité),
- une liste des recettes de cuisine pour faire mes menus de la semaine et commander mes courses plus facilement (ce ne sont pas les recettes in extenso mais juste leur nom et l’endroit où elles sont rangées)
- un mémo ménage (j’ai découpé les tâches ménagères en petites actions, j’en fait un peu tous les jours, comme ça je n’ai pas l’impression de ne faire que ça)
- un mémo avec les emplois du temps de mes deux filles, les numéros de leur établissement scolaire, les horaires des bus et activités.
Les collections « écriture »
Là encore, j’ai épuré pour ne garder que ce qui me servait vraiment. Je me suis inspirée du ScriBujo mis en place par Joanne Wolf. J’ai une collection avec les projets et objectifs à atteindre en terme d’écriture. J’essaie de planifier le déroulement sur l’année, mais c’est plutôt indicatif.
J’ai également une liste d’idées de billets de blog pour ne pas être en panne d’inspiration. Je voudrais essayer de programmer plus de billets à l’avance (sur ce dernier point, ça ne marche pas vraiment…!). En fait, je révise beaucoup ces objectifs sur mes plannings mensuels et je réajuste en conséquence. J’ai abandonné le suivi des réseaux sociaux et des statistiques du site : ça ne me servait pas à grand chose.
Les pages mensuelles et hebdomadaires
Ensuite, on rentre dans le vif du sujet avec les pages agenda. Je ne fonctionne qu’avec des mensuelles et des hebdomadaires. Le concept de base du bullet journal préconise des mensuelles et des quotidiennes. Sauf que moi je fonctionne psychologiquement à la semaine et pas à la journée. J’ai donc besoin d’avoir une visualisation de ma semaine en cours d’un seul coup d’oeil. C’est le point fort du bullet journal : il s’adapte à vous et pas l’inverse.
Les pages mensuelles
Mes pages mensuelles sont bâties sur deux pages. La page « agenda » pure comporte une ligne par jour et j’y note les événements importants. Je prolonge avec un tableau de suivi dans lequel je coche chaque case quand j’ai fait la tâche en question : les tâches ménagères, si j’ai fait un shampoing (j’essaie de ne pas en faire trop), si j’ai lu, si j’ai fait du sport et combien de temps/kilomètres, le nombre de mots écrits, si j’ai suivi mes comptes, si j’ai arrosé mes plantes, etc…
Y jeter un coup d’oeil régulièrement me permet de voir ce que j’ai oublié de faire. Là encore, c’est très confortable de n’avoir pas à y penser sans arrêt. Le bullet journal le fait pour moi.
La deuxième page mensuelle est découpée en quatre zones :
- maison/famille : les tâches importantes à faire dans le mois (par exemple, prendre rendez-vous pour un vaccin ou acheter des rideaux)
- écritures : je mets à la fois les tâches à faire sur mes romans, en essayant de fixer des objectifs (« finir la 2ème partie de Petite Mouette »), mais aussi un planning d’écriture (j’ai trouvé l’idée géniale chez Nathalie Bagadey : une date entourée est une séance d’écriture planifiée, une date barrée d’une croix est une journée où je ne pourrais pas écrire. Au fur et à mesure du mois, je raye les jours où j’ai effectivement écrit (séance planifiée ou non). J’ai enfin un tableau où je récapitule mes ventes numériques et papier du mois écoulé.
- petits bonheurs : je note les jolies choses, les moments chouettes, des instants dont je veux me souvenir.
- le mois prochain : comme son nom l’indique, pour anticiper sur les choses à faire dans le futur.
Les pages hebdomadaires
J’ai pas mal changé de présentation pour mes pages hebdomadaires. Mais je crois que j’ai maintenant trouvé celle qui me convenait. J’ai une page par semaine (ça me suffit, mais certains auront besoin de deux pages). J’ai une zone par jour avec la date, la météo (complètement inutile mais j’aime bien) et les tâches du jour. À droite, une case pour les tâches à faire dans la semaine. La case « Scribujo » concerne spécifiquement mes tâches d’écriture.
Par ci par là se trouvent des pages ponctuelles (préparation des vacances par exemple). L’idée du bujo c’est de commencer une nouvelle page pour une nouvelle entrée. Peu importe que l’on soit au milieu du mois ou d’une semaine, l’index est là pour retrouver toutes ces pages disséminées dans le carnet.
Pour conclure…
Cela peut paraître gadget au départ, surtout que le concept est un peu galvaudé par les multitudes de bullet journal très décorés que l’on croise sur Pinterest et Instagram. Mon Bujo est pour moi d’abord un pense-bête, un deuxième cerveau. J’avais d’abord commencé à noter des choses sur mon téléphone avec Evernote, mais ça ne me correspondait pas. Le fait d’avoir un cahier avec un crayon me plait et est complémentaire avec mon agenda électronique.
Au travail, je me suis aussi confectionné un bujo professionnel, encore plus minimaliste. C’est juste un cahier à grands carreaux et à spirales, écrit en noir. J’y fonctionne aussi avec des pages mensuelles et hebdo et je prends également toutes mes notes de réunion dedans. Ainsi, je n’ai jamais le problème du « je n’ai pas mon cahier avec moi ! » ou le « j’ai pas mon agenda »… 🙂
Alors, vous avez envie de vous lancer, vous aussi ? Je vous conseille de prendre un vieux cahier et de faire quelques semaine « à blanc », pour trouver votre manière à vous. Il m’a fallu une bonne année avant de trouver ma vitesse de croisière et maintenant, c’est presque un réflexe. C’est aussi un moment appréciable où l’on prend le temps de se poser pour faire le point sur ce qu’on a fait dans la journée, reporter ce qui n’a pas été fait et… se coucher l’esprit tranquille. 🙂
Racontez-moi vos expériences de bullet journal en commentaires, si vous voulez, ou posez-moi des questions si vous avez besoin de précisions ! Et surtout belle rentrée à tous.
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