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Une plateforme d’autoédition n’est pas du compte d’auteur

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Un jour, on m’a demandé si je publiais mes livres à compte d’auteur. J’ai répondu que non, j’étais en autoédition et que j’utilisais les services d’une plateforme d’autoédition. Étonnement de mon interlocuteur : « c’est la même chose, non ? ». Non, justement. Beaucoup d’auteurs et d’autrices font d’ailleurs la confusion, parce que, dans les deux cas, il faut payer. Mais le fond et la forme sont totalement différents. Pour faire court : avec un éditeur à compte d’auteur, vous cédez vos droits d’exploitation, alors qu’avec une plateforme d’autoédition, vous les conservez. Et ça change tout. Voici les principales différences entre le compte d’auteur et une plateforme d’autoédition

L’édition à compte d’auteur vs autoédition

Dans l’édition à compte d’auteur, l’écrivain paie l’éditeur pour qu’il publie le livre (aux frais de l’auteur, donc). L’éditeur s’occupe de toutes les étapes, de la correction à l’impression et à la distribution, et l’auteur ne s’occupe de rien (dans les faits, l’auteur doit souvent assumer quand même la promotion). L’auteur signe un contrat avec l’éditeur à compte d’auteur qui fixe, normalement, les frais à payer et les droits d’auteurs qui sont versés une fois.

En autoédition, l’auteur est son propre éditeur et assume aussi tous les frais inhérents à la publication (correction, impression, etc.). En revanche, à aucun moment il ne cède ses droits d’exploitation de son oeuvre et ne touche donc pas de droits d’auteur, mais des revenus ou des redevances.

Cela dit, il arrive (et c’est même conseillé) de faire appel à des professionnels pour certains aspects que l’on ne maîtrise pas :

  • bêta-lire le manuscrit ;
  • le corriger ;
  • le mettre en page ;
  • l’imprimer ;
  • le promouvoir…

Tous ces prestataires doivent être rémunérés et l’auteur paie, là aussi, une prestation à chaque intervenant.

Plateforme d’autoédition vs compte d’auteur : les différences

Lorsqu’on veut simplifier les choses ou parce qu’on n’a pas le réseau suffisant pour dénicher le bon graphiste, maquettiste ou correcteur, on peut faire appel à une plateforme d’autoédition. Les plus connues sont Librinova, Bookelis et BoD.

Le rôle de la plateforme est de centraliser un grand nombre de services aux auteurs, très ciblés ou plus généraux, depuis l’écriture jusqu’à la promotion. Les différences entre plateforme d’autoédition et compte d’auteur concernent la cession de droits et l’engagement.

La cession des droits

On l’a vu, un éditeur à compte d’auteur vous fait signer un contrat d’édition par lequel vous lui cédez les droits d’exploitation. En clair, vous autorisez l’éditeur à exploiter commercialement votre oeuvre et à en récupérer les recettes. L’éditeur vous reverse en contrepartie des droits d’auteur dont le pourcentage est fixé dans le contrat. En édition classique (à compte d’éditeur), l’auteur ne verse rien (vous pouvez consulter ici ce qui différencie compte d’auteur et édition classique).

Avec le compte d’auteur, en plus de céder les droits d’exploitation, vous devez financer tout ou partie des frais d’édition : les frais de maquette, de correction ou encore de couverture. Cela représente parfois des milliers d’euros. Selon la Société des gens de lettres (SGDL), c’est pour cette raison que le contrat entre un auteur et un éditeur à compte d’auteur ne peut être considéré comme un véritable contrat d’édition.

En passant par une plateforme d’autoédition, vous ne cédez pas vos droits d’exploitation sur votre oeuvre. Vous récupérez donc les recettes commerciales (dont vous devez déduire les dépenses, évidemment !). Il n’y a pas non plus de droits d’auteurs en tant que tels, mais des revenus ou des redevances.

L’engagement

En signant un contrat avec l’éditeur à compte d’auteur, vous vous engagez avec lui et lui déléguez le processus d’édition. C’est à lui de choisir les prestataires, suivre les réalisations et les rémunérer. Vous, vous payez juste pour le produit fini. Surtout, vous n’avez généralement pas le choix de ce que vous payez. Il s’agit d’un forfait pour l’édition qui comprend des prestations dont vous n’avez pas forcément besoin.

Avec une plateforme d’autoédition, vous achetez des services à la carte, en fonction de vos besoins. Vous voulez juste la correction et une maquette professionnelle ? Vous souhaitez simplement confier la création technique de l’ebook ? Pas de problème : il suffit de choisir la prestation correspondante. Pour en savoir plus, voici comment utiliser une plateforme d’autoédition.

En autoédition, l‘auteur reste entièrement libre de sa publication et surtout, rien n’est obligatoire, contrairement au compte d’auteur. On ne vous demandera pas de vendre un certain nombre d’exemplaires ou de payer l’impression d’un premier tirage minimum.

L’édition à compte d’auteur est souvent une mauvaise idée, car il s’agit souvent d’arnaques jouant sur l’envie de l’écrivain de voir son livre « en vrai ». La plupart du temps, vous payez une somme importante pour des prestations nébuleuses ou mal définies. Il est préférable d’opter pour l’autoédition, moins chère et surtout moins engageante. Grâce à une plateforme d’autoédition, vous pouvez autoéditer même sans rien y connaître. Vous déléguez les opérations que vous souhaitez à des professionnels que vous rémunérez en toute connaissance de cause.

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