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Mes ventes de livres en 2022

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En janvier, j’ai fait le bilan de mes ventes de livres en 2022. Comme je le pressentais, cette année a été la pire en termes de ventes pour tous mes livres. Même en 2015, quand je me suis lancée en auto-édition, j’ai fait mieux (et sur un seul semestre…). Tout ça confirme deux choses : le marché de l’auto-édition n’est plus ce qu’il était et rien n’est jamais acquis ! En toute transparence, j’ai décidé de rédiger ce billet pour montrer aussi les flops.

Disclaimer : Si vous êtes auteur ou autrice et que vous vendez difficilement dix exemplaires par an, mes chiffres vont vous paraître plutôt bons. Comme je dis toujours : tout est relatif. Pour ce qui me concerne, par rapport aux années précédentes, mes chiffres 2022 sont nuls (faut dire ce qui est 😁). Il ne faut pas se comparer aux autres, mais se comparer à soi-même et à ce qu’on a fait par le passé.

Mes ventes de livres en 2022 : les chiffres

Depuis quelques années, j’ai arrêté de regarder chaque jour mes chiffres de vente (voire plusieurs fois par jour… je sais, on l’a tous fait😂). Aujourd’hui, je les consulte une fois par mois ou par trimestre. Au fil des semaines, je savais que les ventes en 2022 seraient mauvaises. Le lancement de mon dernier roman n’a pas non plus inversé la tendance, loin de là.

En 2022, j’ai vendu… 337 livres (papier et numérique confondus) pour un total de recettes de 667,28 €. C’est donc mon pire chiffre depuis ma première publication en août 2015 (j’avais vendu plus de 1200 exemplaires sur quatre mois…). C’est même moitié moins que sur ma dernière pire année, en 2018.

ventes de livres 2022
Mes ventes de livres en 2022 : 337 exemplaires.

La répartition des ventes pour 2022 est assez conforme à d’habitude. Mes historiques figurent toujours parmi les best-sellers. Les chiffres concernent numérique et papier, par ordre croissant des ventes :

  1. Un pont sur l’eau trouble > 96 exemplaires
  2. Le Vent des Lumières > 84 exemplaires
  3. Le Sang des Lumières > 59 exemplaires
  4. Les ombres de Brocéliande > 40 exemplaires
  5. La dernière éclusière de Guerlédan > 29 exemplaires
  6. Oraison pour une île > 16 exemplaires
  7. Petite Mouette > 13 exemplaires

L’Alliance de Penthièvre n’est pas inclus dans les chiffres, puisque je n’ai pas encore eu la reddition des comptes de mon éditeur Harlequin.

ventes de livres 2022 par titre
La répartition des ventes par titre en 2022 montre que les historiques sont toujours mes best-sellers.

L’analyse de mes ventes de livres en 2022

Même si je m’y attendais, je vous avoue que ces chiffres ont été un peu difficiles à encaisser, surtout quand on constate l’évolution depuis 2015. Mais le contrecoup passé, il faut analyser.

La (toujours) bonne santé des historiques

Mes deux romans historiques sont depuis le début mes meilleures ventes. Cette année, ils sont en deuxième et troisième position. Les aventures d’Éléonore plaisent toujours, même après sept ans (Le Vent des Lumières est paru en 2015 et est toujours le plus vendu des historiques).

Ce constat m’encourage à ne pas laisser tomber en pleine écriture du tome 3 de cette saga des Lumières. C’est pourtant quelque chose qui m’a effleurée au vu du reste des chiffres🥲.

Le flop confirmé de mon dernier roman

Je n’avais pas consulté les chiffres de ventes de La dernière éclusière de Guerlédan, mon dernier roman, depuis septembre. J’avais raté mon lancement, malgré une bonne communication et je savais que ce serait difficilement rattrapable. Je m’attendais donc à de mauvais chiffres et je ne me suis pas trompée : 21 ventes en six mois.

Je n’abandonne pas la partie là non plus : je lui ai concocté un nouveau résumé, moins négatif. On continue aussi de travailler sur une nouvelle couverture qui soit plus simple et plus percutante (quand je dis que la couverture fait la moitié du boulot en comm’…).

Résultats contrastés pour les autres contemporains

La surprise vient de mon avant-dernier roman, Un pont sur l’eau trouble, qui est mon best-seller 2022 avec 96 ventes. Je ne m’y attendais pas, car le livre a lui aussi démarré péniblement à sa parution en 2021. Il a même détrôné Les ombres de Brocéliande qui était jusque-là la meilleure vente parmi les contemporains.

Les deux autres romans, Petite Mouette et Oraison pour une île, ont des chiffres presque anecdotiques (13 et 16 ventes). Pour Oraison, cela ne me dérange pas outre mesure, car c’est un roman particulier, assez poétique dans l’écriture.

Quant à Petite Mouette, je pense qu’il souffre (là encore) d’une couverture à revoir, non pas sur le visuel, mais sur le résumé. Je pense lui faire un petit lifting en cours d’année 2023 et peut-être relancer la comm’ autour de ce livre.

Au-delà des chiffres 2022, les ventes de livres s’analysent aussi sur l’évolution globale. On voit clairement sur le premier graphique qu’il y a eu un démarrage très fort les trois premières années, puis une grosse chute en 2018. Il y a eu une légère embellie de 2019 à 2021 avant la dégringolade de 2022.

Des parutions irrégulières

Cette évolution en dents de scie s’explique, à mon sens, d’abord par des parutions irrégulières :

  • En 2015, j’ai publié mon premier roman en septembre (Le vent des Lumières), puis un deuxième en novembre (Oraison pour une île).
  • En 2016, deux romans sont parus (Petite mouette en juin et Les Ombres de Brocéliande en novembre).
  • En 2017, pas de parution, mais j’ai « vécu » sur les 4 premiers romans.
  • Fin 2018 paraissait Le sang des Lumières, qui a soutenu les ventes en 2019 sans aucune parution.
  • En 2020, j’ai publié L’alliance de Penthièvre hors auto-édition, mais ça a aussi soutenu un peu les ventes.
  • En 2021, c’est le tour d’Un pont sur l’eau trouble de paraître, suivi par La dernière éclusière de Guerlédan en 2022.

On voit bien que les années « sans parution » pénalisent les ventes. En effet, la visibilité d’un nouveau livre rejaillit sur les autres. C’est donc un conseil que je peux donner aux auteurs et autrices qui se lancent : étalez vos parutions pour avoir une certaine régularité.

En 2018, j’ai donc décidé d’avoir comme objectif de publier au moins un livre par an, afin de soutenir les ventes de l’ensemble. Cette stratégie s’est avérée plutôt bonne, même si les chiffres ont été moins élevés après ceux exponentiels de 2016-2017.

Une chute globale des ventes

En revanche, la stratégie ne se vérifie pas en 2022 : les ventes ont chuté de 80 % ! Évidemment, il y a le flop du lancement de La dernière éclusière de Guerlédan, mais ça ne peut pas être la seule explication. En effet, TOUS les autres livres accusent une baisse des ventes sur 2022.

Je vois plusieurs explications :

  • Les gens en ont marre de mes livres 😁 ou mon style ne plaît plus. Trêve de plaisanteries, je pense que ma visibilité globale est moins bonne qu’avant, aussi parce que je communique moins régulièrement sur mes livres (l’histoire du cordonnier le plus mal chaussé, m’voyez ?🥲).
  • L’âge d’or de l’auto-édition est derrière nous, au démarrage d’Amazon KDP et des plateformes d’auto-édition qui rendaient la démarche facile. Depuis le confinement, énormément de manuscrits sont sortis des tiroirs (ce qui est très bien). Mais, contrecoup, il y a de plus en plus d’offre et pas forcément plus de lecteurs. Il est donc plus difficile pour un auteur ou une autrice d’être visible et de trouver son public.
  • Enfin, le marché de l’auto-édition a beaucoup changé. Il s’est certes professionnalisé (ça, c’est top), mais il reste encore beaucoup de livres qui ne sont pas traités professionnellement (corrigés, relus, bien maquettés…). De plus, les stratégies marketing ont envahi les plateformes de distribution, à commencer par Amazon et désormais, il faut utiliser les bons mots-clés, voire les publicités pour émerger du lot. Il est vrai que je n’ai pas encore exploité ces techniques pour donner de la visibilité à mes livres. D’abord parce que je ne les connais pas bien, ensuite parce que je n’étais pas forcément convaincue que ça s’appliquait à la fiction.

Ventes de livres en 2022 : les leçons pour 2023

Analyser, c’est bien, mais il faut en tirer quelque chose pour avancer. Voici donc ce que je retiens de mes ventes de livre en 2022.

  • Continuer à publier un livre par an, pour maintenir la régularité.
  • Refaire la couverture de La dernière éclusière de Guerlédan et relancer une campagne de communication.
  • Mettre à jour le résumé de Petite Mouette et la communication sur ce livre.
  • Me former sur l’utilisation des mots-clés et les publicités sur Amazon (et mettre en œuvre ces techniques).

Dans tous les cas, il ne faut rien lâcher, même si c’est plus difficile qu’avant et, pour tout dire, décevant. Je tenais à faire ce billet pour montrer que tout n’est pas rose dans l’auto-édition. Et qu’heureusement, on n’écrit pas (que) pour l’argent ! Les auteurs et autrices qui me lisent, avez-vous fait votre bilan 2022 ? Observez-vous la même tendance ?


Commentaires

2 réponses à “Mes ventes de livres en 2022”

  1. Bonjour Lynda,
    Effectivement, il faut toujours relativiser ses propres chiffres, car comme tu le montres très bien avec ta propre activité sur plusieurs années, l’activité de l’auteur ou l’autrice influe largement sur ses chiffres.
    En ce qui me concerne, les chiffres dont je dispose pour 2022 sont quasiment les bons à 1 ou 2 unité(s) près. J’ai donc vendu 214 livres (papier et numériques confondus) en 2022. C’est pour l’instant ma meilleure année depuis la parution de mon premier roman fin 2016. Et je suis en forte progression sur les 3 dernières années. Les raisons ?
    1° Le deuxième roman est paru en 2020, le troisième en 2021, ça rythme donc la communication et donc les ventes.
    2° Le troisième roman est beaucoup plus vendeur que les deux premiers qui s’inscrivent dans des genres très spécifiques (un roman young adult pour le premier, une dystopie pour adultes pour le 2ème). Mon troisième roman relève de la littérature contemporaine et cible donc un lectorat beaucoup plus large.
    3° La parution du 3ème a fait redécouvrir les 2 premiers à certains lecteurs.
    4° Depuis 2022, ma communication est beaucoup mieux structurée, avec une meilleure stratégie (d’ailleurs, merci Lynda 🙂 ).
    Par contre, j’envisage 2023 de manière bcp moins satisfaisante au niveau des ventes, car la parution de mon quatrième roman n’interviendra pas avant début 2024.

    1. L’analyse de tes chiffres est tout à fait pertinente tout comme ta stratégie en attendant la parution du nouveau roman.
      En effet, il faut toujours relativiser !

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