Ce matin, le château médiéval sur ma route baignait dans une brume qui lui donnait une apparence quasi-irréelle. On aurait dit qu’il flottait. Je me suis retrouvée en Ecosse, au pied du Loch Ness.
Il y a des jours comme ça où un rien me fait trouver le monde magnifique ; alors un espoir fou m’envahit, me porte, m’enlève et je souris au ciel, quelle que soit sa couleur.
J’aimerais seulement retrouver ce regard enchanté qu’on les enfants quand ils bâtissent des châteaux de sable. Moi je sais que la mer les détruira à la marée montante en les recouvrant de son eau bleu-vert. On ne peut plus rêver, quand on est adulte, parce qu’on SAIT. On ne peut plus rêver, on peut seulement faire semblant.
La pluie vient de commencer à tomber, la nuit fuit lentement, chassée par le jour naissant. L’heure me plaît : c’est celle des chassés-croisés, celle des réveils, celle des endormissements, celle où les deux mains de l’amant glissent sur les hanches de la femme étendue à ses côtés. C’est l’heure des débuts, celle des fins, celle des continuités. La platine disperse les accords tumultueux de La Mer de Debussy ; dehors, le vent projette les gouttes d’eau sur les carreaux avec une violence de tempête océane.
Je cargue les voiles, vire de bord et lève « l’encre ».
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