Les lieux qui m’inspirent pour écrire

Si vous faites partie de mes lecteurs et lectrices, vous savez que je suis très très inspirée par les lieux pour créer mes romans. L’intrigue part très souvent d’un lieu (en jargon d’écrivain, on parle d’arène) que j’apprécie ou avec lequel j’ai une histoire particulière. Dans ce billet, je reviens sur des lieux inspirants et qui ont déclenché l’envie d’écrire un roman. J’évoque aussi sur les endroits que j’affectionne pour me mettre à écrire.

Les lieux qui ont inspiré mes romans

Mes romans contemporains ont tous trouvé leur source dans un lieu ou une région précise. L’autre jour, une de mes bêta-lectrices me faisait remarquer qu’il y avait peu de précisions sur les odeurs dans le premier jet des Lumières d’Amérique. Elle a raison, mais je sais pourquoi.

L’une des difficultés du roman historique, c’est de ne pas « ressentir » les endroits dans lesquels mes personnages évoluent. On peut travailler sur des photos, des peintures, des descriptions d’autres auteurs, des guides… mais il manquera toujours ma propre expérience sensorielle.

Avec mes romans contemporains, c’est différent. L’envie d’écrire le roman part d’un lieu. J’ai envie de partager avec mon lectorat ce que j’ai ressenti, aimé (ou pas) dans ce lieu. Ce dont il me parle et comment il m’habite.

La mer, omniprésente

Difficile de passer à côté : sur mes 5 romans contemporains, 3 évoquent la mer. Et dans mes romans historiques, elle n’est pas loin non plus. Ce n’est pas un hasard si Éléonore s’en va sur un bateau et épouse un officier de marine !

Dans Oraison pour une île, c’est Bréhat qui m’a inspirée. J’ai une histoire particulière avec cette île, depuis que je l’ai découverte totalement par hasard avec ma maman en randonnée. Au départ, le roman ne se déroulait pas là. Mais le transposer à Bréhat pour partager ce que j’avais ressenti en découvrant la première fois s’est imposé de lui-même.

Dans Petite mouette, j’évoque la presqu’île guérandaise, entre l’estuaire de la Vilaine et celui de la Loire. La Côte d’Amour, pour raconter une histoire d’amour impossible, c’était un beau clin d’oeil. Je voulais aussi partager les images de ces paysages où j’ai passé de nombreux week-end et vacances lorsque j’étais adolescente : Piriac, La Turballe, Quimiac…

J’ai commencé à écrire Un pont sur l’eau trouble avant de savoir qu’un jour je vivrais sur les lieux même où le roman se déroule. En réalité, le déclencheur est le Serpent d’océan, cette magnifique et monumentale sculpture posée sur la plage de Mindin depuis 2012. C’est la même année que mes parents ont quitté la région rennaise pour vivre dans ce quartier de Saint-Brevin-les-Pins. Comme je passais « voir mon serpent » à chaque fois que je me rendais chez mes parents, ma maman a fini par me dire que j’allais devoir le mettre dans un roman.

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Le Serpent d’Océan

La forêt… mais pas n’importe laquelle

Je suis une fille de la mer. Parler d’une forêt dans mes romans est plus inhabituel, mais Brocéliande n’est pas vraiment une forêt. C’est un monde à part. J’ai grandi à une quinzaine de kilomètres de Paimpont et « aller en Brocéliande », c’était notre ballade dominicale.

En écrivant Les Ombres de Brocéliande, je voulais à la fois évoquer les légendes, mais surtout l’atmosphère particulière de cette forêt. Est-ce à cause des dites légendes ou bien existe-t-il réellement un fluide, des ondes ou que sais-je d’autre qui rendent cette forêt si étrange ?

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Le Miroir aux Fées, dans le fond du Val sans retour…

La vision d’un manoir perdu au milieu de la forêt au cours d’une ballade a déclenché l’idée du roman. Manifestement abandonné (ou en tout cas pas très habité), il a éveillé ma curiosité d’amoureuse des vieilles pierres. Et si quelqu’un héritait de cette bâtisse sans jamais l’avoir connue ?

Guerlédan, une histoire à part

Mon dernier roman, La dernière éclusière de Guerlédan, m’a été inspiré par un événement exceptionnel : l’assec du barrage en 2015. Il n’avait pas eu lieu depuis trente ans et c’était sans doute la dernière fois que le barrage serait vidé. La fois d’avant, en 1985, j’avais dix ans. Je me souviens très bien avoir vu (à la télé ou dans le journal) ces images « lunaires » du lac asséché et de ces maisons figées dans le temps. Moi, avec mon imaginaire d’enfant, j’avais demandé à mon papa si les habitants avaient eu le temps de partir avant que le lac n’engloutisse leur maison…

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La maison éclusière de Trégnanton lors de l’assec de Guerlédan.

Je m’étais toujours promis de me rendre sur place lors de l’assec suivant. Il m’a fallu donc attendre vingt ans et je me souviens encore de l’émotion face à la maison éclusière de Trégnanton. Cette fois, je me suis demandée ce que pouvaient éprouver les personnes qui avaient vécu là en revoyant la vallée telle qu’ils l’avaient connue avant le barrage.

Depuis quelques mois, j’avais envie d’écrire une histoire sur deux époques en parallèle, aujourd’hui et « avant ». Guerlédan et son histoire émouvant m’offraient une magnifique arène.

De Suscinio à Châteaugiron au Moyen Âge

Seule exception dans mes romans historiques, L’Alliance de Penthièvre est aussi pour moi l’occasion d’évoquer des lieux que je connais bien. D’abord, le château de Suscinio s’est imposé car, historiquement, il a réellement accueilli Jeanne de Penthièvre pendant quelques temps. De plus, c’est un château-fort remarquablement conservé et j’ai pu facilement m’immerger dans les lieux. Je l’ai d’ailleurs visité plusieurs fois pendant des vacances sur la presqu’île de Rhuys.

Châteaugiron est aussi un château que je connais bien, puisque j’y ai eu mon bureau pendant une dizaine d’années (c’est en effet l’hôtel de ville de la commune). L’itinéraire d’Armel, le héros du livre, et plusieurs prénoms de personnages (plusieurs seigneurs de Châteaugiron se sont appelés Patry), viennent de l’histoire de la ville.

Les lieux inspirants que j’affectionne pour écrire

Généralement, j’écris dans mon bureau (avec la vue sur la mer depuis 4 ans, donc…). J’ai besoin d’être bien installée pour écrire, pour pouvoir consulter mes notes, des sites ou des livres rapidement. Ces créneaux d’écriture à mon bureau prennent place dans mon emploi du temps quotidien, entre 16h et 18h (à peu près…).

bureau vue mer
Mon bureau, avec vue sur la mer😍.

Mais j’écris aussi très souvent dans mon lit, après le dîner. L’ambiance vespérale est généralement propice à ma créativité. Cela dit, mes sessions durent rarement au-delà de deux heures (après j’ai mal au dos !).

Il m’arrive de travailler debout pour mes articles en rédaction web, mais je suis toujours assise pour écrire mes romans. J’affectionne aussi ma terrasse ou le canapé, mais comme dans le lit, j’ai vite mal au dos.

Si vous écrivez, quel est votre rapport aux endroits ? Les lieux sont-ils inspirants pour écrire ? Est-ce que vous appréciez de découvrir les endroits « en vrai » après les avoir croisé dans des livres ? Si vous voulez voyager pour pas cher, rendez-vous sur cette page pour choisir votre prochaine destination 😉!


Commentaires

2 réponses à “Les lieux qui m’inspirent pour écrire”

  1. Il ne fait aucun doute, quand on produit sa littérature avec ses émonctoires, que les lieux les plus inspirants sont ceux dits d’aisance.

    C’est très certainement ce qui explique que les éditeurs fassent imprimer les textes sur du papier à chiottes. Le lecteur se trouve ainsi avantageusement pourvu d’un livre prêt à l’emploi auquel sa qualité l’appelle.

    Ne généralisons cependant pas ce propos. Les toilettes publiques ont inspiré à Céline une scène hallucinante dans son « Voyage ».

    Mais ça, c’était avant la littérature industrielle, les bêtas lecteurs et l’IA.

    1. Comme quoi, on peut être inspiré par toutes sortes de choses !

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