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Les lieux emblématiques de Guerlédan, du barrage à Bon-Repos

Mon roman en cours de réécriture se passe au barrage de Guerlédan. Il s’agit d’un lac artificiel créé à la frontière entre Côtes-d’Armor et Morbihan. L’histoire se passe en 2015, lors de la dernière vidange intégrale du barrage, qui a mis à nu le fond de la vallée et ses vestiges. Aujourd’hui, le lac de Guerlédan est un site naturel touristique, parfait pour les activités nautiques et la randonnée.

Le barrage de Guerlédan

Construit à partir de 1923 et mis en eau en 1930, il barre le cours du Blavet. Cette rivière se jette à Lorient et prend sa source à Bourbriac, dans les Côtes d’Armor. À cet endroit, le cours d’eau était canalisé pour former une partie du canal de Nantes à Brest. Cette voie de navigation fluviale était empruntée jusque là par des péniches pour le transport des marchandises.

Le barrage alimente une usine électrique de 15 mégawatts qui est toujours en service et exploitée par EDF. Un petit musée situé sur la commune de Saint-Aignan raconte l’histoire du barrage. La mise en eau a noyé la vallée sur une dizaine de kilomètres, engloutissant 17 écluses et neuf ardoisières, ainsi que 16 maisons éclusières (l’équivalent des garde-barrières sur les chemins de fer) et des fermes.

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Le barrage de Guerlédan en mai 2015, au début de l’assec. Le sommet culmine à 45 m et on voit la première écluse engloutie, la n°120, juste au pied du barrage (photo personnelle).

Il est possible de faire le tour du lac de Guerlédan en suivant le GR341, il fait 40 km (prévoyez 2 ou 3 jours). Vous aurez de magnifiques points de vue sur le lac et de belles balades en forêt.

La chapelle Sainte-Tréphine

Située sur les hauteurs du barrage, elle est perdue au milieu de la forêt de Quénécan et donne un point de vue imprenable sur le lac. Elle rend hommage à Tréphine, l’épouse du seigneur de Conomor et à Trémeur, leur fils. Les deux ont été tués et martyrisés par Conomor au VIe siècle. On compare souvent ce sinistre personnage à Barbe-Bleue et l’histoire de Tréphine aurait donné naissance à la légende éponyme.

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La chapelle Sainte-Tréphine, sur les hauteurs de Guerlédan (source photo).

Beau-Rivage à Caurel et l’anse de Sordan

Ces lieux ne sont pas évoqués dans le roman, mais ce sont des sites de loisirs incontournables du lac. Avec sa plage aménagée, Beau-Rivage porte bien son nom et permet de pratiquer la baignade ou des sports nautiques. Vous pouvez aussi y embarquer pour une croisière sur le lac. Le site est le point de départ de plusieurs randonnées permettant de découvrir d’anciennes mines d’ardoises, exploitées jusqu’au début du XXe siècle.

En 2015, le site était assez cocasse, avec les bateaux à sec, posés sur le sable, le niveau de l’eau se trouvant à plusieurs dizaines de mètres plus bas !

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Beau-Rivage en 2015. On aperçoit les bateaux posés sur le sable, tout en haut de la colline, avec leurs bouées rouges ! (source photo)

Sur la rive sud, l’anse de Sordan dispose aussi d’une plage aménagée, plus petite que la précédente et de l’autre côté du lac. La forêt de Quénécan toute proche borde la crique et la protège des vents d’ouest, la rendant très agréable l’été.

Barrage de Guerlédan : Trégnanton

C’est mon endroit préféré du lac, celui où démarre l’histoire dans le roman et où beaucoup de choses se passent… Ne cherchez pas le lieu sur une carte, Trégnanton est le nom de l’écluse n°126, engloutie par le barrage en 1930. C’est à cet endroit qu’on a pu voir des maisons surgir de la vase, en 2015, figées pour toujours. Ces vestiges muets m’ont vraiment impressionnée lorsque je les ai visités et c’est ce qui m’a donné envie d’écrire ce roman. J’avais envie d’imaginer ce qu’avait été la vie de ces gens qui ont vu leur maison engloutie par les eaux et leur émotion de la revoir au gré des vidanges décennales.

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La maison éclusière de Trégnanton, l’un des lieux importants du roman (photo personnelle).

En effet, au début, on vidait le barrage complètement environ tous les dix ans. Mais l’évolution des technologies a permis d’attendre trente ans après celle de 1985 pour envisager une nouvelle vidange. Il semblerait que celle de 2015 soit la dernière, car EDF en a profité pour mettre en place des installations permettant d’effectuer des travaux sur le barrage sans avoir besoin de vider le lac.

Aujourd’hui, Trégnanton prend des allures nordiques avec ses criques, ses landes et son paysage encaissé. Quand on sait ce qui se trouve sous l’eau, l’endroit prend des allures assez mythiques et fascinantes.

Les Forges des Salles

Cet ancien site industriel témoigne de l’activité sidérurgique de la région, parallèlement aux ardoisières et au transport fluvial. Les Forges se sont arrêtées en 1877, mais le village est préservé et visitable depuis 1990. Vous y verrez les installations, les maisons des forgerons et celles des ouvriers, le haut fourneau… Là aussi, le temps s’est suspendu et la visite est l’occasion d’un retour en arrière plutôt intéressant.

L’abbaye de Bon-Repos près du barrage de Guerlédan

Cet édifice religieux est situé à l’extrémité du lac de Guerlédan, après la dernière écluse engloutie. Fondée en 1184, l’abbaye cistercienne est abandonnée après la Révolution. En 1986, des bénévoles entament la restauration. La façade qui surplombe le Blavet est toujours en ruines. L’endroit est néanmoins majestueux, plein d’histoire et de légendes. L’été, un superbe son et lumière retrace l’histoire de l’abbaye.

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L’abbaye de Bon-Repos, au bord du Blavet, juste après le barrage de Guerlédan. (Photo : Michel Langle OT Pontivy Communauté)

Le barrage de Guerlédan : une vallée engloutie

Pour finir ce petit tour à Guerlédan, je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous un diaporama des photos que j’ai prises lors de mes visites en 2015. Je suis allée deux fois à Guerlédan (oui, j’en ai vraiment profité !). En mai, juste au début de l’assec, l’ambiance était très lunaire, les paysages figés et comme momifiés. La deuxième fois, en août, la nature avait alors déjà repris ses droits, reverdissant la vallée de manière impressionnante.

Avant de vous quitter, je vous propose aussi une vidéo que j’aime beaucoup, réalisée par un drone et retraçant l’assec du barrage de Guerlédan.

J’espère que ce petit tour vous a plu et vous a donné envie d’aller à Guerlédan vous aussi. Et si c’est trop loin, encore un peu de patience, mon prochain roman vous y transportera (enfin, j’espère !).

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