Un jeu sur Facebook m’a inspiré ce billet sur les films. Il s’agissait, pendant 10 jours, de mettre une image d’un film qui nous a marqué, quelle que soit l’époque, sans commentaires et sans le titre du film. Je me suis amusée à jouer (sur mon profil perso), mais une image sans texte, chez moi, c’est pas possible… Voici donc quelques explications sur les 10 films qui ont marqué ma vie et des liens (quand ils existent) vers mes scènes fétiches.
Autant en emporte le vent

Je ne sais plus quand j’ai vu ce film pour la première fois, mais je devais être assez jeune. J’avais été interpellée par deux choses : les robes de Scarlett (oui, on ne se refait pas, je nourrissais déjà une passion pour les crinolines !) et son inénarrable « taratata » avec lequel elle ponctuait toute tentative de contradiction de son interlocuteur.
Ce que j’aime dans ce film, outre les décors et la photographie, c’est le caractère de Scarlett comme un fil rouge, avec la scène où elle jure qu’elle n’aura plus jamais faim. Et puis ce mantra : « Après tout, demain est un autre jour ! ». Quelque part, je pense que mon Éléonore ressemble un peu à Scarlett, avec son caractère bien trempé.
Tara… Elle est le seul de mes rêves que la réalité n’a pas encore détruit.
Mes scènes fétiches
- l’écroulement de la maison en feu pendant l’incendie d’Atlanta ;
- la demande en mariage de Rhett Butler (« entre deux maris ») ;
- Mamma habille Scarlett avant le pique-nique et lui fait la leçon (je ne l’ai trouvée qu’en anglais) ;
- le mouvement de caméra sur la gare d’Atlanta transformée en hôpital à ciel ouvert.
Réalisé par Ian Fleming en 1939, avec Clark Gable, Leslie Howard, Vivien Leigh et Olivia de Havilland.
Le jour le plus long
Ce film a aussi marqué mon enfance et ma vie. On y retrouvait toutes les stars du western (John Wayne, Robert Mitchum…) dont mon papa était fan. J’ai dû le voir pour la première fois à l’époque où on étudiait la Deuxième Guerre Mondiale à l’école (j’étais en primaire, je pense). Je me souviens que ce film a rendu presque « concret » cet événement historique, il a pris une sorte de consistance à mes yeux.
Surtout, j’ai pris conscience qu’il y avait des gens, derrière tout ça. J’ai revu depuis ce film, en couleur (la première fois c’était encore en noir et blanc !), et l’émotion est toujours aussi forte devant les scènes importantes.
Vous vous en souviendrez, vous vous rappellerez chaque petit détail, car nous sommes à la veille du jour dont on parlera longtemps encore après que nous ayons nous même disparu.
Mes scènes fétiches
- la scène où les Allemands aperçoivent les premières barges sur la mer et l’espèce de panique qui les saisit ;
- la mort du soldat américain à cause de son criquet (dans le genre ironie du sort, on ne fait pas mieux) ;
- le moment où le général Rommel apprend le débarquement (à 3’50) et répète, complètement éberlué : « En Normandie… en Normandie » ;
- l’atterrissage du pauvre parachutiste devenu sourd sur le clocher de Sainte-Mère-Église.

Réalisé par Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Gerd Oswald et Darryl F. Zanuck en 1962, avec John Wayne, Henry Fonda, Richard Burton, Robert Mitchum.
Les nuits fauves
Encore un film de mon adolescence. J’avais 17 ans lorsque ce film de Cyril Collard est sorti, tiré de son propre roman autobiographique. J’étais interne au lycée et j’étais allée le voir un mercredi après-midi. Quelle claque. Nous étions en plein dans les années Sida, l’homosexualité commençait tout juste à s’afficher… Ce film dur, abrupt, parfois décousu mais d’une grande authenticité m’a vraiment bouleversée à l’époque. J’en ai retenu une formidable leçon de vie : le héros sait qu’il va mourir, mais il vit jusqu’au bout, jusqu’à la dernière goutte, jusqu’à la dernière seconde.
Je me souviens très bien aussi de l’émotion, un an plus tard, à l’annonce de la mort de Cyril Collard du Sida, trois jours seulement avant la cérémonie des César. Le film a remporté 4 prix : meilleur film, meilleure première œuvre, meilleur espoir féminin pour Romane Bohringer et meilleur montage). J’ai le souvenir de Romane Bohringer, sa partenaire à l’écran, émue aux larmes en lui dédiant son César. Je n’ai jamais revu le long-métrage et je n’ai donc pas de souvenir d’une scène en particulier, c’est vraiment un ensemble.
Je suis vivant ; le monde n’est pas seulement une chose posée là, extérieure à moi-même : j’y participe. Il m’est offert. Je vais probablement mourir du sida, mais ce n’est plus ma vie : je suis dans la vie.

Réalisé par Cyril Collard en 1992 avec Cyril Collard et Romane Bohringer.
Danse avec les loups
Il y a beaucoup de « vieux » films dans ma sélection… mais je suis très peu cinéphile. À l’époque de Danse avec les loups, j’avais 15 ans et comme toutes les gamines de mon âge, j’avais craqué pour Kevin Costner. Il y a eu une génération Kévin Costner comme il y a eu une génération Léonardo Di Caprio après Titanic !
Cependant, j’ai aussi aimé ce film pour ses images, les grands espaces américains, la complicité entre l’homme et le loup, l’évocation des tribus indiennes…
C’est un film dont j’ai apprécié la lenteur, la poésie, l’engagement aussi.
Mes scènes fétiches
- la scène d’ouverture lorsque le lieutenant John Dunbar est menacé d’amputation ;
- le lieutenant apprivoise le loup « Chaussette » (à moins que ce ne soit l’inverse…);
- la chasse au bison avec les indiens ;
- la rencontre avec Dressée avec le poing.
Je n’ai pas trouvé de vidéos d’extrait alors voici la bande-annonce.

Réalisé en 1990 par Kevin Costner, avec Kevin Costner, Mary McDonnel.
Les dix commandements
J’adore ce film, même s’il est contestable pour beaucoup, mais il a permis à l’enfant que j’étais alors de comprendre l’histoire du christianisme ou plutôt les bases mythologiques de cette religion.
Je l’ai regardé comme une mise en images, comme une sorte de conte, avec ses rois, ses princesses, ses traîtres et ses héros. Il me semble que mes filles l’ont vu avec le même regard, peut-être au même âge.
Les effets spéciaux sont gros comme des maisons (mais bon, on est en 1956 !) mais ça fonctionne toujours aussi bien. Sans parler de Charlton Heston et de Yul Brunner qui sont fabuleux chacun dans leur rôle.
Mes scènes fétiches
- l’ouverture de la Mer Rouge devant Moïse ;
- les plaies d’Égypte, mises en image c’est tout de suite plus parlant ;
- l’écriture des dix commandements sur les tables de pierre.
Voici la bande-annonce qui donne un bon aperçu.

Réalisé en 1956 par Cecil B. De Mille avec Charlton Heston, Yul Brynner.
Le cercle des poètes disparus
LE film de mon adolescence, celui qui m’a amenée à la littérature classique. J’avais 14 ans et après avoir vu ce film, j’ai plongé à corps perdu dans Zola, Balzac, Flaubert…
Je suis de la génération des Poètes Disparus et je regarde toujours avec autant d’émotion ce film grandiose et son message d’amour envers la littérature et la vie.
J’ai découvert aussi Robin Williams dans ce rôle taillé pour lui.
On lit ou on écrit de la poésie non pas parce que c’est joli. On lit et on écrit de la poésie parce que l’on fait partie de l’humanité, et que l’humanité est faite de passions.
Mes scènes fétiches
Il y a presque tout le film, en fait… (bande-annonce), mais particulièrement :
- John Keating fait dire à Todd ce qu’il a dans la tête ;
- le premier cours de littérature, où John Keating leur demande de déchirer les pages du livre de littérature ;
- la toute fin du film, lorsque le professeur renvoyé vient récupérer ses affaires et que les étudiants montent sur leur bureau en un dernier adieu (là, en général, à chaque fois, je pleure) ;
- le cours de sport… avec de la littérature (j’adore).

Réalisé en 1989 par Peter Weir, avec Robin Williams, Ethan Hawke, Robert Sean Leonard.
Mon nom est personne
Je l’ai revu (par hasard) cet été, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu. Je me suis bidonnée toute seule devant comme si c’était la première fois. Encore un film de mon enfance, découvert avec mon papa (fan de western, donc). J’avais gardé le souvenir de la bouille de clown de Terence Hill avec ses yeux bleus que c’est pas possible que ça soit naturel, mais aussi des images magnifiques des paysages de l’ouest américain.
C’est un western parodique (un western spaghetti) très drôle, avec des répliques très réussies et des calembours, mais aussi empreint d’une certaine nostalgie et émouvant.
On rencontre quelquefois son destin sur la route qu’on a prise pour l’éviter.
Mes scènes fétiches
- la scène de l’urinoir, lorsque « Personne », par son seul regard, empêche le mécano du train de faire ses besoins ;
- le duel de baffes ;
- la horde sauvage arrive vers le train et que « Personne » jubile en regardant son idole s’apprêter à les tuer ;
- un gars qui pêche comme personne ;
- la fable du petit oiseau (et la tête d’ahuri du petit vieux).

Réalisé en 1973 par Tonino Valerii, avec Terence Hill et Henry Fonda.
Les ailes du désir
Le film est peu connu et je l’ai découvert grâce à U2, car le groupe a écrit et interprété la chanson de la suite (Si loin, si proche). Le clip de la chanson « Stay ! (fareway, so close) » m’a donné envie de voir le film et comme j’aime bien faire les choses dans l’ordre, j’ai commencé par voir Les ailes du désir.
Lorsque je l’ai vu, les images m’ont rappelé des souvenirs et je me demande toujours si on n’a pas vu un extrait en cours d’allemand au collège ou au lycée car les premières phrases du film ont sonné dans mon oreille comme si je les avais déjà entendues.
C’est un film très lent, très poétique, un peu surréaliste et mélancolique. Je ne suis pas très « film d’auteur », mais celui-là m’a vraiment marquée. Je pense que cet univers m’a un peu (beaucoup ?) inspirée lors de la réécriture d’Oraison pour une île. C’est aussi à cette occasion que j’ai découvert l’auteur Peter Handke.
Mes scènes fétiches
- la première scène, lorsqu’on entend en voix off « Lorsque l’enfant était enfant… » (en allemand, c’est encore plus joli, je trouve) ;
- la chute de l’ange dans le monde des mortels (et son réveil) ;
- l’ange tombe amoureux de la trapéziste ;
- de manière générale, les vues de Berlin encore coupée en deux par le mur (tombé en 1989).
Bande-annonce (VOSTFR)

Réalisé en 1987 par Wim Wenders, avec Bruno Ganz, Solveig Dommartin, Otto Sander et Peter Falk (oui, oui, celui de Columbo !).
Le seigneur des anneaux (trilogie)
Je ne pouvais pas ne pas le mettre… Outre les magnifiques paysages de Nouvelle-Zélande, voir mis en images un des livres marquants de mon adolescence, c’était inéluctable. Je ne me souviens plus si j’ai vu les trois volets au cinéma, mais je me souviens avoir vraiment aimé les décors et les costumes. J’ai un peu moins apprécié le scénario qui s’éloignait parfois un peu trop du livre, mais le cinéma a ses impératifs !
Je n’avais pas relu le livre depuis mon adolescence et voir les films m’a donné envie de m’y replonger.
Je ne vous dirais pas de ne pas pleurer, car toutes les larmes ne sont pas un mal.
Mes scènes fétiches
Difficile de choisir seulement quelques scènes dans cette trilogie fleuve !
- l’arrivée d’Aragorn au gouffre de Helm ;
- les Ents ;
- Gandalf contre le Balrog ;
- le couronnement d’Aragorn ;
- le départ des hobbits, tout à la fin ;
- Frodon, Gollum (et son Préccccccieux).

Réalisés par Peter Jackson en 2000 et sortis en 2001, 2002 et 2003 avec Elijah Wood, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Liv Tyler et Orlando Bloom.
Angélique et le roy
Certains d’entre vous vont sourire, voire ricaner, mais j’assume : la série kitchissime des Angélique a bercé mon enfance. Malgré leur niaiserie (dont je me suis rendue compte plus tard, en lisant les romans fabuleux d’Anne Golon), ils ont beaucoup pesé dans mon désir d’écrire des romans historiques.
J’aime particulièrement cet « épisode » car il aborde (enfin, il survole…) plein de sujets historiques (l’affaire des Poisons, l’influence des femmes sur Louis XIV, la Cour à Versailles et les complots des courtisans…), mais aussi parce qu’il a un joli côté romanesque (avec le retour du comte de Peyrac à la fin de l’épisode… ah zut, je vous ai spoilé ?). Bref, au-delà de la bluette, je crois que ces films sont surtout un souvenir ému d’enfance (j’ai toujours aimé les films « de princesse » !).
Et d’une nuit quand on aime, on peut remplir toute une vie…
Mes scènes fétiches
- Angélique tient tête à Louis XIV (qui n’aime pas ça du tout !), mais s’en sort sans être disgraciée ;
- le retour de Joffrey de Peyrac ;
- Jean Rochefort truculent en policier philosophe (son personnage est infiniment plus fouillé dans les romans) ;
- la redécouverte du château de Beautreillis par Angélique (bande-annonce).

Réalisé par Bernard Borderie en 1966 avec Michèle Mercier, Robert Hossein, Jean Rochefort.
Titanic
Difficile de ne pas le nommer aussi, car il a marqué toute une génération. Bon, pour moi, ce n’était pas à cause de Léonardo Di Caprio (même si j’ai aimé son jeu d’acteur et sa belle petite gueule, avouons-le). Par contre j’ai vraiment adoré Kate Winslet, son jeu, son physique, son phrasé…
Mais ce que j’ai surtout aimé dans ce film, c’est le bateau en lui-même et la manière dont James Cameron a utilisé l’histoire de Rose et Jack pour nous raconter le naufrage, nous expliquer comment on est arrivé à ce désastre. J’ai toujours été fascinée par cette catastrophe et son retentissement par la suite, comme un coup d’arrêt à la révolution industrielle en marche depuis le siècle précédent.
Les effets spéciaux sont aussi très réussis et j’ai vraiment vécu le naufrage avec les héros. J’ai aimé aussi la rébellion de Rose, assez symptomatique d’une tendance féministe qui se fait jour dans les années 20. En fait, la romance entre Jack et Rose m’a assez peu marquée, en tout cas beaucoup moins que le reste. Même si je trouve le moment où Rose laisse couler le cadavre de Jack pour sauver sa propre peau assez émouvant.
Mille cinq cent personnes sont tombées dans l’océan, lorsque le Titanic a sombré sous nos pieds. Il y avait 20 canots qui flottaient autour de nous, et un seul est revenu. Un seul. Six personnes furent sauvées de l’eau, moi incluse. Six, sur mille cinq cent…
Mes scènes fétiches
- La mort de Jack (et pas la déclaration d’amour-carpe diem cucul qui précède !).
- L’unique canot qui revient vers les noyés pour essayer d’en sauver quelques-uns et l’air désespéré du marin qui répète « ils sont morts, monsieur ».
- L’apparition de Rose à Southampton, avec son fabuleux chapeau et son air hautain.
- La toute fin du film, avec la vieille dame qui laisse tomber (jette ?) le diamant dans l’océan.
- Les scènes où l’eau s’engouffre partout, sous le lit du vieux couple qui attend la mort la main dans la main, dans le poste de pilotage du capitaine, dans le hall où flotte le cadavre d’une noyée, dans la cabine de la femme pauvre avec ses deux enfants auxquels elle lit une histoire.

Réalisé par James Cameron en 1997 avec Leonardo Di Caprio, Kate Winslet et Billy Zane.
Cette incursion dans ma cinémathèque personnelle est éclectique, mais j’assume d’apprécier des films « populaires », puisqu’ils m’ont marquée. Cela dit, c’était difficile de choisir seulement 10 films, parce qu’il y en a tant d’autres que j’aimerais citer et notamment Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears, Ben-Hur avec Charlton Heston (1960), Les derniers jours de Pompeï (1959), Jurassic Park (1993)… Je me rends compte que, comme pour la musique, je reste beaucoup sur mes découvertes d’adolescente ou de jeune adulte, j’ai beaucoup de mal à apprécier les films d’aujourd’hui (ne me demandez pas pourquoi !).
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