Le spirituel se prépare à la mort, le religieux prépare les obsèques.
« Violence » suppose le viol d’une valeur, comme l’excès dans l’emploi de la force, la transgression d’une norme. Dire qu’il n’est pas de vie sans violence est inexact.
(La haine) est clairvoyante, méticuleuse, tenace, architecturale, constructive, matoise. Elle a des ongles, de l’audace et surtout de l’abnégation. Elle prend son temps.
C’est l’altérité qui introduit à l’identité, notion éminament interactive.
Le droit à la Terre Promise, c’est le droit à l’utérus pour tous ; et l’Exil, métaphore de l’expulsion natale, illustre la contrainte où nous sommes de grandir, mûrir et apprendre à nos frais. Pourquoi faire, l’au-delà, en un mot ? Pour revenir en deça, pour réparer le traumatisme de naître.
Même s’ils l’appellent « réalisme », leur principe de plaisir à eux, nos technocrates, malgré l’air pincé, l’attaché-case et la cravate, sont aussi étrangers à la pratique que les éthérés qui parlent de donner une âme à l’Europe en oubliant que l’âme, cela ne s’ajoute ni ne se fabrique, cela se retrouve.
Un mot est un signe arbitraire (…)
Le symbolique ne découvre sa portée propre qu’en se détachant du linguistique qui n’est qu’un élément parmi d’autres.
L’émergence symbolique n’a pas attendu le langage articulé et qu’un humain a pu faire du sens par des traits avant d’en faire avec des mots (l’homme préhistorique parlait comme un bébé mais utilisait des coquillages et des colorants pour orner les crânes).
Eglises et sectes ne sont pas là pour nous aider à résoudre des problèmes théoriques correctement posés, mais plutôt de nous aider à ne pas nous les poser.
Quand on dit « je t’aime » à quelqu’un, ce n’est paspour l’informer, c’est pour se découvrir.
Il nous est toujours difficile de dire à quoi l’on croit au juste et ce n’est pas grave pourvu que l’on sache vers où se tourner, derrière et avec qui.
Plusieurs millards d’humains précaires balancent entre deux appétences contradictoires : avoir une identité et ressentir une communion.
Spirituel et religieux ne sont pas synonymes. (…) L’expérience spirituelle concerne le sujet et sa vie intérieure (…). L’expérience religieuse est tournée vers le collectif ; elle extravertit l’intime et donne à voir l’invisible.