La coopérative d’entrepreneurs, alternative entre salariat et freelancing

Je suis freelance, mais je suis aussi salariée. 🤔Quésaco ? Il ne s’agit pas d’un mystère. Depuis novembre 2020, je fais en effet partie d’une coopérative d’entrepreneurs, Le Périscop, basée à Saint-Nazaire. Grâce à elle, je bénéficie du statut d’entrepreneur-salarié. De quoi s’agit-il exactement ? Pourquoi avoir choisi ce statut ? Je vous dis tout dans ce billet qui vous fera découvrir cette alternative entre salariat et freelancing.

C’est quoi, une coopérative d’entrepreneurs ?

La coopérative d’activités et d’emplois (c’est son vrai nom) ou CAE est un regroupement économique solidaire de plusieurs entrepreneurs. Elle prend la forme d’une société coopérative (Scop ou Scic). Les adhérents mutualisent ainsi leurs moyens de fonctionnement et notamment toute la gestion administrative, fiscale et comptable. Chaque entrepreneur bénéficie d’un contrat de travail à durée indéterminée (CDI), avec tous les avantages que ça comporte (protection sociale notamment) et participe à la gouvernance de la CAE.

Le Périscop est une « petite » CAE avec une quarantaine d’entrepreneurs, majoritairement sur le domaine du numérique et de la prestation de service (mais pas seulement). Elle est basée à Saint-Nazaire et propose un espace de coworking, des bureaux et des salles de réunion.

Le Périscop, coopérative d'activités et d'emplois à Saint-Nazaire
Le Périscop, coopérative d’activités et d’emplois à Saint-Nazaire (photo Le Periscop).

Le statut d’entrepreneur-salarié

En intégrant la CAE, on a donc un statut d’entrepreneur-salarié : ça veut dire qu’on a un contrat à durée indéterminée, le contrat d’entrepreneur salarié associé (CESA). On touche donc un salaire à la fin du mois 🤑 (avec une vraie feuille de paie), sur lequel on cotise pour la retraite, la sécurité sociale, etc. Mais je suis tout de même entrepreneur, c’est-à-dire que je reste libre de m’organiser comme je l’entends, de prendre les clients que je veux et de gérer mon développement à ma guise.

En soi, le principe se rapproche du portage salarial. La seule (et grosse) différence, c’est qu’une société de portage salarial ne sert, en général, que pour la facturation et la comptabilité💸. La CAE apporte aussi un accompagnement au développement de chaque activité : les coordinateurs sont là pour nous encourager, répondre aux questions, nous conseiller.

Grâce au Périscop, je fais enfin partie d’un réseau d’entrepreneurs évoluant dans des domaines semblables au mien ou sur la même zone géographique🤝. Cela permet de créer des synergies collectives intéressantes et de s’apporter mutuellement des clients. Vous savez, le coup de « tu connais pas quelqu’un qui fait tel type de prestation ? » 😎!

Une CAE, comment ça fonctionne ?

Avant d’accéder au statut d’entrepreneur-salarié associé, on passe d’abord par un Contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE). C’est le statut dans lequel je suis actuellement, il est au maximum de 3 ans et permet de tester son activité. 👛Le gros avantage de ce contrat : pouvoir continuer à toucher ses allocations chômage si on y a droit. C’est mon cas puisque j’ai travaillé 10 mois en CDD après ma mise en disponibilité de la fonction publique. En revanche, je ne perçois aucun salaire pendant ce temps-là, quel que soit mon chiffre d’affaire (CA). En effet, la totalité de mon CA est pour l’instant bloquée afin de me constituer une trésorerie de départ👍.

Lorsque je passerai entrepreneur-salarié, je déciderai, en accord avec la CAE, du salaire net que je veux toucher chaque mois, disons 1500 €. Chaque mois, deux cas de figure :

  • Mon CA facturé est suffisant, tout va bien👌 : la CAE prélève les cotisations sociales, les charges et sa commission, puis me verse mon salaire (donc 1500€). S’il reste de l’argent, il alimente ma trésorerie.
  • Mon CA facturé ne suffit pas, pas de panique 😱: on va prélever dans ma trésorerie ce qui manque pour que je puisse payer charges, cotisations, commission et mon salaire.

Ainsi, mon salaire est régulier et j’alimente chaque mois ma trésorerie. Bien sûr, je peux décider de l’augmenter ou le baisser, en fonction de l’évolution de mon CA sur plusieurs mois.

Pourquoi j’ai choisi ce statut

Pour ne pas être isolée 👩🏼‍🤝‍🧑🏽

20 ans de fonction publique et de salariat, ça laisse des traces 😂. Je ne me voyais pas me lancer toute seule, sans accompagnement, même si je suis quelqu’un de très organisée. L’aspect réseau est aussi important, car mon tempérament secret ne m’incite pas à aller au-devant des gens. Appartenir à un collectif va me permettre de créer des contacts plus facilement, d’autant que Le Périscop dispose d’un espace de coworking et propose régulièrement des formations et réunions (enfin, quand on a le droit de se réunir !).

Pour déléguer l’administratif👩‍💻

La paperasse ne m’effraie pas du tout et j’adore tout ce qui est comptabilité et facturation🤯. Mais je n’avais pas envie de passer du temps dessus. Je préfère me consacrer entièrement au développement de mon activité.

Pour avoir un contrat de type CDI 📜

Quand on a 45 ans, c’est important de payer des cotisations chômage, retraite et de protection sociale🤣. Le statut de micro-entrepreneur n’est pas l’idéal pour tout ces aspects-là. Or, à mon âge, on pense sérieusement à préparer sa retraite😊. Il était important aussi pour moi d’avoir une protection sociale adéquate et un statut « rassurant » pour mon banquier 😁.

Au tout début, je n’avais pas forcément envisager de rejoindre une CAE. Par contre, je savais que j’avais besoin d’être entourée et accompagnée. Il y a bien entendu un prix à payer, une commission prélevée chaque mois sur mon CA, mais ses avantages m’ont vite convaincue. Vous connaissiez ce statut ? Qu’en pensez-vous ?


Commentaires

5 réponses à “La coopérative d’entrepreneurs, alternative entre salariat et freelancing”

  1. Je suis bien d’accord qu’une coopérative est le meilleur chemin entre indépendance et activité dans un réseau. J’ai voulu faire partie d’une coopérative mais il y avait par contre trop de contraintes. Je suis en train de chercher des alternatives. Je suis aussi rédactrice web, mais pas seulement, mon blog musique-pleine-vie.com, des activités en tant que formatrice et musicienne, des propositions de composition de chanson et d’interprétation, pour l’instant je m’y perds un peu sur le meilleur statut. Oui, car je vis en Belgique ! Bravo pour ton parcours qui est très inspirant !

    1. Ce n’est pas facile de trouver le bon statut, en effet. Je ne sais pas si le principe de CAE existe en Belgique ?

  2. […] pour l’instant, comme je suis toujours en contrat d’appui au projet d’entreprise avec ma coopérative, tout mon CA est versé en trésorerie. Donc objectif rempli et même dépassé, c’est top. […]

  3. […] J’ai préparé avec la coopérative la clôture de l’exercice 2021-22 qui interviendra fin août. Je devrais friser les 45 000 € de CA et un résultat d’environ 22 000 €. Grâce aux dispositifs d’intéressement de la coopérative, je vais pouvoir en placer une partie en épargne salariale et reporter l’autre pour avoir un fond de roulement en 2022-23. Un autre avantage du statut d’entrepreneure-salariée ! […]

  4. […] Comme toujours, ce n’est pas ce qui me tombe dans la poche🤑. Une fois toutes les charges enlevées, ça me fait une rémunération de 2180 € et un petit résultat positif d’environ 350 € (placé en trésorerie dans la coopérative dont je suis salariée). […]

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