L’intelligence artificielle pour écrire un roman

À moins de vivre sur Mars, vous n’avez pas pu échapper à l’intrusion (ou plutôt à la banalisation) de l’intelligence artificielle (ou IA) dans notre quotidien. Les rédacteurs web, comme les créateurs de contenus, illustrateurs et même les auteurs s’alarment de la place de plus en plus prépondérante de l’IA. Peut-on utiliser l‘intelligence artificielle pour écrire un roman ? Est-ce qu’elle va remplacer les professions créatives (spoiler : non) ? Pour ma part, je pense que l’IA est une opportunité d’améliorer son écriture et non un danger. Je vous explique pourquoi dans ce billet.

C’est quoi, l’intelligence artificielle ?

L’IA (dont le représentant le plus connu est ChatGPT) est par définition l’ensemble des théories et techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine (raisonnement, apprentissage, logique…).

Le mot important, là-dedans, c’est « simuler ». Ce qui veut dire que l’intelligence artificielle n’est PAS intelligente en soi. Elle simule (la s… 😁). Bref, si vous ne lui demandez rien, elle ne fera rien. En tout cas, pas de son propre chef.

Une technologie pas si récente

Tout le monde a l’impression que c’est un concept révolutionnaire, alors que l’IA existe en fait depuis belle lurette (en moins perfectionné évidemment), au moins 50 ans selon le Parlement européen. Mais votre smartphone, votre montre intelligente, les voitures sont en quelques sortes des IA incarnées. Google et Amazon utilisent l’intelligence artificielle depuis des années pour tracer et analyser les comportements des internautes sur le web afin de proposer (et vendre) des publicités personnalisées selon les intérêts du visiteur.

L’IA n’a rien de nouveau, en soi. Ce qui est nouveau, ce sont les opportunités qu’elle offre et les possibilités qu’elle ouvre avec des technologies de plus en plus perfectionnées. Mais il faut bien retenir une chose : l’IA est un robot qui s’alimente… de l’intelligence humaine. C’est-à-dire que ce que régurgite ChatGPT (certes très bien) n’est que la synthèse de millions de contenus et informations existantes sur le web… lesquels ont été écrits et rédigés par des humains.

C’est le traitement des informations que l’on automatise avec l’IA, non la pensée en elle-même. C’est d’ailleurs pour cette raison que, pour moi, l’intelligence artificielle ne représente pas un danger en soi. Par contre, comment et pourquoi on utilise l’IA peut être dangereux, en effet.

De plus, pour que l’IA vous répondre de manière efficace, il faut lui poser une question (on parle de prompt) hyper précise et contextualisée. Rien que savoir utiliser ChatGPT (j’entends de manière efficace, demande plusieurs heures de formation et d’essais pour arriver à un prompt satisfaisant).

L’intelligence artificielle peut-elle écrire un roman ?

Oui, elle le peut. Dès décembre 2022, Ammar Reschi a créé un livre pour enfant en 72h avec ChatGPT, intitulé Alice and Sparkle. Maintenant, vous le voyez, ça ne s’est pas fait tout seul (il a fallu 72h quand même). Et nul doute que Reschi est repassé derrière ce que lui a pondu ChatGPT.

Mais cette démarche montre que l’on peut utiliser l’intelligence artificielle pour gagner du temps sur certaines tâches de l’écriture de roman, comme trouver une structure narrative ou imaginer un scénario.

Vous pouvez demander à ChatGPT de rédiger à votre place, mais vous devrez de toute façon reprendre le texte pour l’améliorer et le rendre unique.

Utiliser l’intelligence artificielle pour écrire un roman : des exemples

Il existe une infinité d’utilisations possibles, mais en voici quelques-unes que j’ai expérimenté moi-même. Vous en trouverez d’autres chez Astrid Stérin et Jérôme Vialleton.

Générer des idées avec l’IA

J’ai commencé à utiliser l’IA dans la rédaction d’articles ou de contenus, mais jamais pour rédiger à ma place. Là où ChatGPT est très utile, c’est pour trouver des idées. Pour être plus précise, il s’agit de générer ou décliner des idées à partir d’un sujet.

C’est très utile pour lutter contre le syndrome de la page blanche. Par exemple, vous séchez sur une scène particulière. Donnez le résumé de ce qui doit se passer à l’IA, en précisant les prénoms des protagonistes et le ton employé, puis demandez à ChatGPT de rédiger la scène. Même si le résultat sera forcément à réécrire, ça permet de débloquer l’écriture.

Encore plus loin, vous pouvez donner votre idée générale, le genre et la thématique et demander à l’intelligence artificielle de développer cette idée de roman sous forme de plan ou de synopsis.

Rechercher des informations ou des précisions avec ChatGPT

Pour ma part, j’utilise cette possibilité avec parcimonie parce que j’aime bien aller moi-même à la source, surtout pour mes romans historiques. Il n’empêche que ChatGPT est bien pratique pour répondre à des questions précises et qui demanderaient beaucoup de recherches.

Par exemple, on peut lui demander comment s’habillait les hommes à telle époque ou comment soigner telle maladie ou blessure. Attention cependant, l’IA ne cite pas toujours ses sources et certaines réponses sont parfois fantaisistes. Souvent, il faudra donc aller vérifier !

Améliorer son écriture avec l’IA

J’ai découvert cette possibilité il y a peu : on entre un paragraphe du texte et le moteur corrige les fautes, le style et détecte les répétitions ou les mots pauvres. Encore une fois, il faut repasser derrière pour garder sa propre patte, mais ça permet de gagner du temps, notamment sur le vocabulaire.

Ça peut aussi donner une base de travail, par exemple si vous ne savez pas comment décrire un lieu, un vêtement ou une émotion.

En tant qu’écrivaine, j’utilise assez peu l’intelligence artificielle pour écrire un roman. Par contre, je m’en sers assez régulièrement dans la création de mes contenus d’autrice (publications pour les réseaux sociaux, plans d’articles, génération d’idées…). On peut aussi s’en servir pour construire une stratégie de communication, mais il fut savoir l’utiliser à bon escient et garder son esprit critique. Bref, l’intelligence artificielle est un allié précieux qu’il faut utiliser pour ce qu’il est : un outil. Pour le reste, vive le cerveau humain !

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