Il ne fait toujours pas très beau mais tant pis. J’ai envie de mer… encore une semaine à attendre. Peut-être que je vais commencer les bagages pour les vacances, histoire de me « mettre dedans ».
Souffler, décompresser, s’asseoir sur une langue de sable et se perdre au-delà de la limite entre ciel et mer, ponctuée de voiles blanches, de vagues imperceptibles au large contre des rochers perdus et d’oiseaux de mer.
Déployer mes ailes et me laisser porter par le vent iodé, regarder la terre de là-haut, se poser quelquefois, juste pour reprendre des forces et mieux repartir. Pas forcément très loin (les oiseaux de mer reviennent toujours au nid, eux aussi). Mais s’envoler, un peu, sans avoir de destination précise. Se poser sur le vent, fermer les yeux, confondre les larmes et l’eau de mer – elles ont le même goût d’incompréhensible.
Ecouter les vagues inlassables, sans se lasser de les voir bercer les rochers et la plage, sans jamais s’arrêter. Elles aussi, elles partent et reviennent, tout le temps. Le monde n’est que départs et retours, finalement…
Tu me manques, jolie mer, toi qui accompagnes si bien mes escapades et qui reçoit mes envies d’éternité avec ton sourire ineffable. Je t’aime aussi bien sous le soleil radieux qui fait miroiter tes milliards de facettes que sous le vent rageur des îles perdues derrière des portails rouges. Je t’aime calme et réfléchie comme je t’aime déchaînée et incontrôlable.
Trop longtemps depuis la dernière fois que je t’ai touchée. Tu as caressé mes chevilles, la plage était d’un blanc pur, presque virginal. Il y avait du soleil et du vent sur la Grève Blanche. Tu as sûrement déjà effacé sur le sable mon graffiti de petite mère, petite mer…
Tu me manques, oui. J’ai besoin de me poser auprès de toi, de… poser mes valises, ranger ce qu’il y a dedans, trier peut-être. Me pauser. Fermer les yeux. Souffler un grand coup. Faire le vide. Replier mes ailes, nettoyer mes plumes, regarder l’horizon.
Et alors, seulement, repartir, peut-être.
Envie de réagir ? Laissez un commentaire !