Mais parce qu’être ici est faveur, et parce que
nous nous sentons indispensables à toutes choses ici :
vouées à disparaître, bizarrement elles nous interpellent,
nous, bien plus tôt qu’elles disparaissent.
Une fois, chaque chose, une seule fois.
Une fois, jamais deux. Et nous aussi,
une seule fois.
Mais avoir une fois été, même si ce n’est qu’une fois,
avoir été chose terrestre, c’est – semble-t-il – une fois pour toutes.
**
Mais le mort doit poursuivre sa route, et, en silence,
la doyenne des Eplorées le guide jusqu’à l’entrée de la vallée
où scintille au clair de lune
la source de joie.
Respectueusement, elle le nomme et dit :
« C’est chez les hommes un fleuve qui les transporte. »
Ils sont au pied de la montagne.
Elle le prend dans ses bras, et pleure.
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