Quand on écrit un livre, on a forcément besoin de documentation. C’est encore plus vrai dans certains genres, notamment les romans historiques et les polars. Mais vous avez aussi besoin de documentation pour de la fantasy et même pour une romance, afin que l’univers de votre livre soit crédible. Se documenter est une chose, mais comment ne pas se laisser noyer par les informations récoltées ? Voici quelques pistes afin de mieux gérer votre documentation pour écrire un livre.
Les différentes sources de documentation
Cela paraît évident pour des genres comme le roman historique, mais la documentation est primordiale quel que soit le genre de votre roman, y compris dans les littératures de l’imaginaire. Des informations précises rendront les détails plus crédibles, plus évocateurs, plus réalistes (encore une fois, même en fantasy ou en SF).
Pour se documenter, il y a différentes solutions. À l’époque où j’ai commencé mon premier roman historique, Internet n’existait pas (enfin pas en version grand public) et les ordinateurs n’étaient même pas encore répandus dans les foyers. Aujourd’hui, c’est biiiiien plus simple !
La consultation de livres
De l’encyclopédie aux monographies et biographies, consulter des livres est une source excellente pour avoir des informations fiables. Mais c’est aussi très chronophage. Je l’utilise souvent lors des recherches préliminaires, pour m’imprégner d’un sujet (voir plus loin).
Ne négligez pas non plus les livres de vulgarisation, voire des manuels scolaires ou des documentaires pour enfants/ados. Ils permettent d’aborder un sujet de manière simple et souvent suffisante pour écrire un roman !
Pour ne pas vous ruiner, pensez à vous rendre dans les médiathèques ou les bibliothèques universitaires si votre sujet est spécialisé. Vous y trouverez quantité de sources exploitables et fiables.
Les recherches sur Internet
Les recherches sur Internet sont les plus faciles à utiliser, sur des sujets pointus ou plus larges. Privilégiez les sites dit d’autorité ou de référence et vérifiez si l’auteur des informations est spécialiste ou reconnu dans ce domaine. Wikipédia est une bonne source, mais il faut souvent vérifier avec d’autres sites. En histoire, j’aime bien le site de la BnF, Gallica.
L’intelligence artificielle peut aussi être d’une grande aide en matière de documentation pour écrire un livre. Plutôt que de passer trois heures sur Internet pour comprendre comment fonctionne une fusée supersonique, demandez à l’IA !
Enfin, pensez aux vidéos et aux documentaires télévisés. De plus en plus d’émissions proposent des immersions dans certains métiers, du plus commun au plus inattendu (sage-femme, pompier, policier, dresseur d’animaux…). Les vidéos permettent aussi de s’immerger dans un lieu ou une ambiance, notamment pour les romans contemporains. Ainsi, vous pourrez plus facilement décrire les couleurs, les sons (pour les odeurs, il faudra imaginer !).
Les entretiens avec des personnes
Cette solution est beaucoup moins utilisée par les auteurs et autrices pour écrire un livre. Elle est pourtant très intéressante, car elle permet d’obtenir des informations crédibles et même des anecdotes que vous pourrez réutiliser (avec l’accord de la personne évidemment).
Par exemple, si je voulais écrire un roman dont le héros est cuisinier, j’interrogerais une personne dont c’est le métier. Je lui demanderais de me raconter son quotidien, je noterais du vocabulaire professionnel, etc.
Avec les réseaux sociaux, il est assez simple aujourd’hui de solliciter des entretiens avec des personnes spécialistes d’un domaine. Vous pouvez poser la question dans des groupes d’auteurs (sur Facebook, Discord ou autre). Ces entretiens peuvent se dérouler en réalité, au téléphone, en visio, ou même par messagerie.
En contrepartie, n’oubliez pas de citer la personne dans vos remerciements et de lui offrir un exemplaire de votre livre.
Un impératif : croiser ses sources
Quelle que soit l’origine de vos informations, il y a une constante : croiser ses sources. Tout auteur, même en encyclopédie, adopte un point de vue particulier. L’objectivité pure, ça n’existe pas : la vérité est ailleurs quelque part au milieu de tous ces points de vue.
Prenez donc le temps de consulter plusieurs sources afin de prendre ce qui vous semble le plus pertinent. Et si vous adoptez un point de vue que vous savez polémique ou discutable, vous pouvez très bien le justifier dans une note ou un avant-propos.
Les 2 étapes de la documentation
Se documenter, c’est bien, mais jusqu’où on va ? Comment faire pour ne pas être noyé sous les informations ? Il y a documentation et documentation… Tout savoir sur une période historique n’est pas la même chose que connaître une date précise.
Les recherches préliminaires
Lorsque j’entame la réflexion sur un roman, je commence souvent par faire des recherches préliminaires. Je consulte alors des contenus plutôt généralistes pour :
- m’imprégner de l’époque, du lieu, de la vie d’un personnage, d’une discipline, d’un métier…
- avoir des idées pour l’intrigue (souvent, des événements particuliers vont me donner les clés pour des rebondissements) ;
- vérifier qu’il y a suffisamment de matière pour écrire un roman et surtout que ça m’intéresse.
Mes amis sont, à ce moment-là, des vidéos, des livres, voire d’autres romans et bien sûr les entretiens. L’objectif est plus de s’inspirer et de tracer les grandes lignes d’un univers romanesque. J’effectue ces recherches avant de me mettre à écrire et même avant de construire un plan.
Les recherches en cours d’écriture
Ces recherches sont plus anecdotiques, au sens propre. Vous allez par exemple vérifier une date, quel temps il faisait tel jour, comment s’habillent les habitants de tel pays ou ce qu’ils mangent au petit déjeuner. On est typiquement dans le détail qui rend le roman crédible.
Mes amis sont ici l’intelligence artificielle, Internet, des images ou des vidéos aussi (pour les descriptions). Les personnes que vous avez interrogées pour un entretien exploratoire peuvent aussi éventuellement être d’accord pour répondre à des questions ultérieures plus précises.
Savoir où s’arrêter : sélectionner ses informations
Le problème de la documentation pour écrire un livre, c’est son caractère fractal (ou infini) : un document donne des idées, puis un autre d’autres idées, etc. Comment ne pas se noyer dans toutes les informations ? La réponse tient en un mot : sélectionner. Il faut faire des choix et se résoudre à ne pas tout dire ni tout expliquer.
Les recherches doivent servir le roman et non l’inverse. Pour bien sélectionner, il faut avoir une idée préalable de ce qu’on veut raconter dans son roman (c’est l’objectif des recherches préliminaires). Ensuite, il faut faire le deuil de ce qu’on abordera pas (pourquoi ne pas en faire un autre roman ?). Rappelez-vous que vous écrivez un roman, pas un livre d’histoire ou une chronique policière !
Des outils pour gérer sa documentation
Je pense qu’à un moment ou à un autre, tout auteur est amené à prendre des notes sur ses références. Pour compiler vos notes afin d’écrire votre livre, il existe plusieurs solutions.
Le carnet ou le cahier de notes
Le bon vieux carnet ou cahier est idéal pour prendre des notes à la volée en lisant un ouvrage ou en visionnant une vidéo. Vous pouvez aussi y griffonner des schémas, des tableaux, dessiner…
Son inconvénient majeur est de ne pas pouvoir ordonner les informations. Pour contourner un peu ce problème, il faut intégrer un index que l’on met à jour au fur et à mesure (par exemple : thème x pages 1, 25, 31…).
Les notes numériques
Dans votre téléphone ou sur l’ordinateur, de nombreuses applications permettent aujourd’hui de prendre des notes. Contrairement aux carnets, elles peuvent être automatiquement classées selon une thématique ou un étiquette (un « tag »).
Evernote, Notion ou tout autre logiciel spécifique sont pratiques pour ce travail. Mais il existe aussi des logiciels d’écriture qui incluent la compilation des notes. L’avantage majeur est de pouvoir sauvegarder directement des adresses internet.
L’inconvénient, c’est d’être vite submergé, parce qu’on aura tendance à sauvegarder un contenu « au cas où ». Personnellement, je n’utilise pas ce type d’outil. Je trouve que prendre mes notes de manière manuscrite me permet de les sélectionner justement.
Le stockage de la documentation
Il y a certaines sources que l’on souhaite conserver pour les consulter pendant l’écriture ou même en phase de corrections, pour vérifier une info. Le plus simple est de télécharger le document (s’il est numérique) ou d’avoir un casier ou un panier dédié pour les documents physiques.
Dans mes dossiers de roman, j’ai toujours des monographies d’universitaires, mais aussi beaucoup d’images d’inspiration. Certains auteurs utilisent Pinterest ou, encore une fois, un logiciel d’écriture comme Scribbook ou Scrivener.
Le système d’organisation de la documentation pour écrire un livre dépend de chaque auteur. À vous d’expérimenter pour trouver le vôtre. Vous voulez connaître d’autres détails de ma vie d’autrice et de rédactrice ? Rejoignez mes Coulisses (2 fois par mois dans votre messagerie).
📌Ce billet vous a plu ? Enregistrez-le sur Pinterest pour plus tard !📌
Envie de réagir ? Laissez un commentaire !