Voilà, vous avez terminé votre roman : il est écrit, relu, bêta-lu, corrigé. Il est temps de penser à la publication. Vous décidez alors de chercher un éditeur. Vous envoyez votre manuscrit par courrier avec une jolie lettre d’accompagnement et… vous attendez. L’édition était autrefois l’unique façon de se faire publier et reste le Graal pour beaucoup d’auteurs et d’autrices. Il faut toutefois différencier deux types de maisons d’édition : à compte d’auteur vs à compte d’éditeur. Quelles différences entre les deux ? Comment les dissocier ? Les secondes assument seules le risque financier de la publication. Celles à compte d’auteur (ou participatif ou coopératif selon les cas) vont vous demander une participation (souvent énorme et non justifiée).
L’édition à compte d’auteur (and co)
Le compte d’auteur : c’est quoi ?
La maison d’édition à compte d’auteur est, d’un certain point de vue, l’ancêtre de l’auto-édition. Aujourd’hui, elle s’apparente le plus souvent à une arnaque, aussi je vous recommande d’être vigilant. Je conserve néanmoins volontairement cette catégorie dans la liste, simplement parce que ce modèle économique peut éventuellement correspondre à certains besoins.
Dans ce type de maison, l’édition se fait à compte d’auteur : vous. C’est donc à vous que revient d’assumer le risque éditorial de publier ce livre que vous avez écrit. Vous confiez l’édition et la publication à un éditeur, mais c’est vous qui financez.
Dans ce cas, la maison à compte d’auteur va :
- soit vous demander une participation aux frais d’édition (souvent de quelques milliers d’euros) ;
- soit vous obliger à acheter un certain nombre de livres avec une (petite) ristourne, ce qui au final revient aussi à quelques milliers d’euros.
Dans la majorité des cas, vous ne faites que payer une prestation et c’est bien là que le bât blesse. La plupart des éditeurs à compte d’auteur ne font PAS le moindre travail d’édition, ne serait-ce que la correction orthographique. Ils assument encore moins la promotion, la distribution et la diffusion de votre livre (sauf si vous payez une prestation complémentaire).
Pourquoi il faut éviter ce type d’édition
Les maisons à compte d’auteur surfent sur la vanité de l’auteur qui veut être publié et cachent souvent des arnaques. Elles vous font croire qu’un comité éditorial a lu votre manuscrit et l’a trouvé très bon. Vous aurez même parfois un message soi-disant personnalisé, seulement quelques semaines après l’envoi de votre manuscrit, disant que « votre intrigue est enlevée, vos personnages attachants et votre style agréable ».
En réalité, personne n’a lu votre prose, car ce genre d’analyse peut s’appliquer à n’importe quel manuscrit. Tout ce qui intéresse ce pseudo-éditeur, c’est votre argent. C’est pour cette raison que ces entreprises font de la publicité à tour de bras en disant qu’elles recherchent des manuscrits. Un éditeur à compte d’éditeur n’a pas besoin de ce genre de pub : ils n’ont déjà pas le temps de lire tous ceux qu’ils reçoivent !
Enfin, les contrats d’édition à compte d’auteur sont souvent douteux :
- ils vous réclament une clause d’exclusivité qui vous lie à eux (c’est acceptable chez un éditeur qui ne vous fait rien payer, pas avec du compte d’auteur) ;
- ils peuvent confisquer vos droit sur votre livre ;
- alors qu’ils prétendent vous diffuser en librairie (c’est-à-dire présence sur les rayons), ils assurent simplement, dans le meilleur des cas, la distribution (c’est-à-dire la logistique pour que chaque livre commandé arrive chez son destinataire) ;
- parfois, il y a même une clause qui vous interdit de communiquer négativement sur votre éditeur (ça veut tout dire !).
Comment reconnaître une maison d’édition à compte d’auteur ?
Si vous avez une maison d’édition qui :
- vous répond positivement au bout de quelques semaines avec un avis assez vague sur votre livre ;
- vous demande une quelconque participation financière (même minime) pour éditer votre roman ;
- fait de la publicité pour solliciter des manuscrits ;
=> Vous êtes face à une maison d’édition à compte d’auteur et, bien souvent, une arnaque. Je vous conseille de mettre un mouchoir sur votre ego et de fuir à toutes jambes. Votre portefeuille me remerciera ! En général, une simple recherche sur Internet en tapant le nom de l’éditeur + avis vous mettra vite au parfum.
Il y a une seule raison pour laquelle vous pouvez vous embarquer dans l’histoire. C’est une autrice qui me l’a soufflée. Elle a choisi une édition à compte d’auteur parce qu’elle avait déjà un réseau d’acheteurs et elle savait qu’elle amortirait rapidement son investissement (c’était un compte d’auteur participatif où elle devait acheter une cinquantaine de livres). Elle aurait très bien pu passer aussi par un prestataire en auto-édition (mais c’est une autre histoire !).
L’édition à compte d’éditeur
Un éditeur ne vous fait rien payer
L’éditeur à compte d’éditeur, c’est Flammarion, Grasset, Gallimard, la NrF, mais aussi des petites maisons d’édition régionales ou de niche. Leur point commun : lorsqu’elles éditent un livre (roman ou non-fiction), elles assument la totalité des frais d’édition (on parle de risque éditorial). Concrètement, ce type de maison d’édition ne vous demandera pas d’argent. PAS UN ROND. Nada. Queu’d. Nib. 🥲
Même vos ouvrages auteurs sont gratuits (ceux que les maisons à compte d’auteur vous obligent à acheter, certes avec une remise, mais acheter quand même). J’ai été publiée par deux éditeurs à compte d’éditeur différents et, dans les deux cas, après la parution, j’ai reçu 20 exemplaires du premier et 10 du second. Le tout gratuitement et je n’ai pas payé non plus les frais de port.
Qu’est-ce que le compte d’éditeur ?
L’éditeur à compte d’éditeur va vous faire signer un contrat par lequel c’est lui qui vous paye pour avoir le droit d’exploiter votre livre. Concrètement, ça veut dire que vous lui donnez l’autorisation de vendre votre livre en votre nom. En contrepartie, il vous verse des droits d’auteur.
Surtout, l’éditeur prend à sa charge TOUS les frais pour transformer votre livre en produit commercialisable. Normal, puisque c’est lui qui va avoir la tâche de le vendre. Ces frais couvrent :
- vos droits d’auteur (eh oui !) et notamment l’à-valoir qui est (normalement) versé avant la parution du livre ;
- les corrections éditoriales, orthographiques, la mise en page intérieure ;
- la création de la couverture (achat de l’illustration ou des visuels, maquette) ;
- les déclarations administratives diverses et variées ;
- l’impression de votre livre (le poste le plus lourd) ou sa création au format e-book ;
- la distribution des livres (=le stockage, l’expédition et la facturation aux libraires)
- la diffusion des livres (=la commercialisation en librairie)
- et la promotion et la communication autour du livre.
C’est pour cela que l’on parle de risque éditorial : lorsqu’un éditeur décide de publier votre livre, il va dépenser quelques milliers d’euros. Il faut donc qu’il soit à peu près sûr de rentrer dans ses frais. Moins l’édition de votre livre va lui coûter et plus il sera enclin à miser sur vous et votre roman. D’ailleurs, on dit souvent que l’éditeur choisit surtout un auteur et son potentiel, plutôt qu’un roman en particulier.
Vous connaissiez cette différence entre maisons d’édition à compte d’auteur vs à compte d’éditeur ? Partagez votre expérience avec mes lecteurs !
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