Le message électronique est comme une lettre. On ne dira pas que dans l’écriture, le support importe peu, je sais que ce n’est pas vrai : on est souvent moins indulgent avec ce qu’on écrit directement sur un fichier qu’avec ce qu’on rédige à la main.
Mais, la plupart du temps, mes messages électroniques ne sont que le retranscrit informatique d’une lettre que j’aurai rédigée à la main, préalablement. Par habitude, sans doute. Par goût, aussi. Oserai-je… par plaisir ?
Oui, après tout, c’en est un, qui en appelle aux sens aussi sûrement que l’émoi amoureux (caresser le papier de la pointe d’une plume, voir les arrondis des lettres s’aligner, sentir l’odeur de l’encre se mêler à celle d’un cahier, écouter le grattement de la plume…).
C’est sensuel, l’écriture… Il m’arrive souvent d’écrire des choses qui n’ont pas de sens pour le seul plaisir des sens(ations). Apparemment, ma jouissance d’auteur colore mon écriture : on me fait souvent remarquer que mes textes sont dans l’émotion. Le plus étonnant, c’est que je n’en avais pas conscience avant qu’on me le dise. Il faut croire que notre façon d’écrire est vraiment le symptôme de ce que nous sommes. Voudrais-je écrire sèchement que je n’y parviendrais sans doute pas – à moins de me perdre et, dans ces conditions, est-ce intéressant ?
Je suis manifestement plus « moi » dans mes lettres et dans mes textes que je ne le suis dans mes paroles, dans mes conversations. Au premier abord, je suis superficielle et hédoniste, mais en réalité je suis sensualiste et épicurienne… Mon approche du monde est sensorielle. J’aime tous ces détails quotidiens que personne ne voit mais sans lesquels le monde serait terne (un oiseau sur une branche d’arbre, un nuage très lumineux dans un ciel chargé, le regard apaisé de mon chat, le bruit du vent dans les arbres…). Moi, j’enregistre tout cela et j’ai chaque seconde un oeil neuf sur l’existence.
C’est une forme d’optimisme, dirait-on. Ou d’utopie. Voire de naïveté.
Peut-être… mais peu importe.
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