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[Braconnages] Fiona Toussaint : « Sept jours en danger »

Une fois n’est pas coutume, je vous propose aujourd’hui des braconnages d’un auteur indépendant (ou auto-publié). J’ai découvert MBS, l’auteur de Sept jours en danger, sur un forum littéraire. C’est le premier tome des aventures de Fiona Toussaint, jeune thésarde en histoire, célibataire, asociale et obnubilée par ses bouquins…

L’auteur

Avec un talent de feuilletoniste que sa modestie peine à reconnaître, MBS vous embarque dès le premier chapitre pour ne plus vous lâcher avant la fin. Pour ne rien gâcher, c’est aussi un historien qui sait nous faire partager sa passion pour l’histoire à travers les aventures de cette jeune femme.

Vous pouvez lire MBS sur son blog. Si la lecture sur écran ne vous rebute pas, vous y trouverez d’autres de ses textes, les aventures de Fiona bien sûr (dont il est en train d’écrire le dixième tome !) mais aussi celles d’autres héros parmi lesquels Podane de Grime (disponible aussi en ebook) et Cathy Van Der Cruyse, la belge la plus blonde de l’histoire du roman policier.

En plus d’être un historien dont l’œil est précieux pour qui écrit des romans historiques (genre moi !), « Mister Blue Sky » est une plume affûtée fort agréable à lire. Il est également webmestre du site historique HistWeb, une encyclopédie historique en ligne.

Sept jours en danger

Résumé : Comment réagit-on quand, sans prévenir, une équipe de télévision débarque dans votre quotidien avec la ferme intention de vous changer pour vous rendre plus sociable ? Forcément mal. Surtout quand on s’appelle Fiona Toussaint, qu’on a 28 ans, pas de petit copain, aucune forme de confiance en soi et une thèse d’histoire moderne sur le feu…

  • S’il y avait souvent deux prises, c’était pour pouvoir concentrer l’une d’entre elles sur mes yeux, mes lèvres, mes mains. Du coup, je ne quittais jamais l’écran. Et tout était fait pour cibler dans le récit vidéo les moments où ma raison avait vacillé sous le poids de la peur. Tout était trié dans ce seul objectif. Tout était mensonge. De ces mensonges d’aujourd’hui qui deviennent vrais juste parce qu’on les a vus à la télé.
  • Je n’en revenais pas. Je parlais avec une telle facilité qu’on aurait dit un vieil homme politique capable de s’entretenir avec un interlocuteur qu’il ne connaissait pas dix minutes avant comme s’il l’avait fréquenté depuis toujours.
  • Oui, là, ça sautait aux yeux ! Je pouvais être belle ! Pas jolie du genre à faire tourner les hommes en bourrique d’un simple battement de paupières, mais je pouvais briller un petit peu par moi-même. Je n’étais pas une vieille lune, un astre froid, n’émettant rien que les autres puissent percevoir. Leurs « dangers » avaient un drôle d’effet sur moi. Ils ne me détruisaient pas. Il semblaient me construire.
  • Bien évidemment, mon esprit d’historienne m’amenait à me mettre à la place des autres pour tenter de les comprendre.
  • Il faut comprendre que l’Histoire, ce n’est jamais quelque chose de simple. Il faut sans arrêt se poser des questions, s’interroger, ne pas rester prisonnier des convictions qu’on peut avoir mais au contraire toujours les remettre sur le métier, explorer, creuser, fouiller…
  • – Vous appelleriez ça comment ?
    – Une putain de fierté !
    – Bah, tant que vous n’intervertissez pas les mots, ça ne me gêne pas.
  • A force de mentir par omission, vous oubliez que ce sont des mensonges que vous servez aux gens… Que c’est une illusion… Et le pire c’est que des gens comme vous finissent par croire aux illusions qu’ils délivrent à la masse. Ce n’est pas parce que j’aime être à l’écart que je méprise les gens… Au contraire, j’aime les gens, c’est pour ça que je les regarde de loin. Pour ne pas les embêter avec ma petite vie et mes petits problèmes. Et si je suis ironique, c’est justement parce que de loin on voit mieux les travers de notre monde.
  • Je ne serai pas reconnue. Tu parles ! Quand on passe sur les écrans, on finit toujours par être reconnu. Le téléspectateur n’a pas toutes les qualités, mais il est bigrement physionomiste !
  • Vous pouvez réfléchir sur des tas de choses complexes mais pas sur vous qui vous comportez pourtant avec la plus grande simplicité.
  • Se calmer pour pouvoir passer à autre chose. Voilà une compétence que j’avais rodée depuis des années, fort heureusement. Avant les examens, j’avais une tendance à monter en pression pour être carrément survoltée dans l’heure qui précédait. (…) Il suffisait d’un sas de quelques minutes pour que tout retombe. Comme dans une écluse, je fermais une porte, celle de la tension, pour en ouvrir une autre, celle de la concentration.
  • J’avais franchi un mur, déconnecté ma personnalité de toutes ses limites mentales.
  • Sortez de votre grisaille, arrêtez de croire que vous allez faire du mal à la Terre parce que vous existez. Dîtes-vous qu’au contraire, c’est votre existence même qui peut faire le bonheur des gens…
  • Il ne suffit pas de vouloir donner aux autres, il faut aussi savoir comment donner pour que cela soit bien reçu.
  • Le ciel dégagé invitait à se perdre dans des mondes lointains, à se dégager des pesanteurs terrestres pour s’évader ailleurs.
  • Mes réponses sont stupides parce que vos questions le sont… Je ne sais pas ce que vous avez repris comme images dans votre résumé de la semaine et je n’ai pas l’habitude, par formation, de parler sur des documents que je n’ai pas lus, vus et travaillés. Donc, si vous me demandez de répéter des évidences, je vous balancerai des âneries.
  • Vous avez raison, Daphné… Ces images-là n’existent pas… Mais cela ne signifie pas pour autant que cela ne s’est pas passé. Avons-nous des images de la bataille de Waterloo ou d’un discours de Robespierre à la Convention ? Non… et pourtant, tout le monde sait bien que cela a eu lieu. Inversement, alors qu’on a des images du 11 septembre, il se trouve des gens pour penser que tout cela est faux… Donc, les images, quelle belle preuve !
  • Quand la victime refuse d’être complice de la manipulation qui s’organise autour d’elle, quand elle en démonte les mécanismes pour les exposer sur la place publique, la téléréalité ne peut pas tenir le choc. Leur réalité est en toc et ça finit par se voir, ça finit par se savoir.

Tous les tomes de Fiona Toussaint (et d’autres) sont disponibles au format papier (pas encore en numérique, mais je le tanne !) sur Lulu, à cette adresse.


Commentaires

Une réponse à “[Braconnages] Fiona Toussaint : « Sept jours en danger »”

  1. […] vous en avais parlé dans ce billet, un de mes amis historien écrit aussi (beaucoup !), en plus d’être un fervent soutien dans […]

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