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La grammaire est une chanson douce / Erik ORSENNA

Le français est votre pays. Apprenez-le, inventez-le. Ce sera, toute votre vie, votre ami le plus intime. Si j’avais osé je m’en serais recouvert le corps. Ils m’auraient caressée, j’en suis sûre, à leur manière de mots, discrète et troublante. Une maisonnette comme on en voit des centaines au bord de toutes les plages : banale, blanche, un étage, deux fenêtres et un balcon pour se saouler d’horizon. Il faut faire attention aux mots. Ne pas les rejeter à tout bout de champs. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges.…Lire la suiteLa grammaire est une chanson douce / Erik ORSENNA

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[Braconnages] Alexis ou le traité du vain combat / Marguerite YOURCENAR

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Je Tue Elle

Ecrire à la première personne du singulier est très inhabituel chez moi, pour ne pas dire rarissime. Je déteste écrire à la première personne quand il s’agit de moi. Sans doute que ça m’implique trop, ça m’oblige à me dévoiler, à me mettre à nu. A ce moment-là, je suis très vulnérable. Je n’aime pas être vulnérable. Alors quand je dois parler de ce que je ressens, je m’abrite souvent derrière un « elle » plus anonyme et je raconte une histoire qui pourrait ne pas me concerner. C’est une façon de se protéger. C’est surtout, je pense, un moyen de ne…Lire la suiteJe Tue Elle

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De l’esclavage et de la liberté de l’homme / Nicolas BERDIAEV

La personne ne présente pas un état figé : elle s’explicite, se développe, s’enrichit, mais son développement est celui d’une seule et même personne qui reste, malgré tout, permanente, qui ne cesse jamais d’être elle-même. La réalisation de la personne ne s’effectue pas sans résistance, elle exige une lutte contre le pouvoir asservissant du monde, le refus de transiger avec le monde : c’est une douleur. L’acception de l’esclavage (au monde) diminue la douleur, la non-acception l’aggrave. L’esclavage guette l’homme sur le chemin de sa réalisation : l’homme est soumis à une socialisation forcée, alors que la personne humaine ne…Lire la suiteDe l’esclavage et de la liberté de l’homme / Nicolas BERDIAEV

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Le tunnel / Ernesto SABATO

Je sens que vous serez quelque chose d’essentiel pour ce que j’ai à faire, bien que la raison m’en échappe encore. Toute notre vie ne serait-elle qu’une suite de cris anonymes dans un désert d’astres indifférents ? Vivre consiste à se faire de futurs souvenirs. Malgré tout, l’homme est si attaché à ce qui existe qu’il préfère finalement supporter son imperfection et la douleur que lui cause sa laideur, plutôt quue d’annihiler la fantasmagorie par un acte de volonté propre. Acheter « Le tunnel »Lire la suiteLe tunnel / Ernesto SABATO

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Tonio Kröger / Thomas MANN

Car le bonheur n’est pas d’être aimé : il n’y a qu’une satisfaction de vanité mêlée de dégout. Le bonheur est d’aimer et peut-être d’attraper ça et là de petits instants où l’on a l’illusion d’être proche de la personne aimée. Il suivit le chemin qu’il devait suivre (…) et s’il fit fausse route, c’est que pour certains êtres il n’existe pas de chemin approprié. Recommencer depuis le commencement ? Mais cela ne servirait de rien. Ce serait de nouveau pareil – tout ce qui est arrivé arriverait encore. J’admire ceux qui, pleins de fierté et de froideur, s’aventurent sur…Lire la suiteTonio Kröger / Thomas MANN

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Siddartha / Hermann HESSE

Tout cela ne semblait pas mériter un de ses regards, tout mentait, tout sentait le mal, tout sentait le mensonge, tout n’était que feintes : la raison, le bonheur et la beauté, tout n’était qu’une décomposition cachée. Le monde avait un goût bien amer et la vie n’était qu’une torture. Un but, un seul se présentait aux yeux de Siddartha : vider son coeur de tout son contenu, ne plus avoir d’aspirations, de désirs, de rêves, de joies, de souffrances, plus rien. Il voulait mourir à lui-même, ne plus être soi, chercher la paix dans le vide de l’âme et,…Lire la suiteSiddartha / Hermann HESSE

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Courts-métrages parisiens

Mes souvenirs sont comme des courts métrages. Je me rappelle souvent une soirée d’hiver, au terme d’une journée d’errance et d’attente. Juste quelques images, des bruits, des odeurs qui se surimposent les unes aux autres, presque malgré moi. Je me souviens de mon pas tranquille qui martèle le pavé inégal de Paris, parfois recouvert de bitume, pas trop vite, pour se laisser le loisir d’attarder les regards sur le monde qui m’entoure – sur les façades des immeubles, sur les visages que je croise. Sur les lucarnes, là-haut, près du ciel, celles que personne ne regarde – qui regarde les…Lire la suiteCourts-métrages parisiens

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Ô moi ! ô la vie ! / Walt WHITMAN

J’ai découvert ce poète américain comme beaucoup d’adolescents de mon âgé, grâce au (cultissime) film de Peter Weir, Le Cercle des Poètes Disparus. Il est sorti en 1989 (j’avais 14 ans… et je pleure toujours à la fin !). C’est sans doute devenu sa strophe la plus connue depuis, mais il y en a d’autres tout aussi belles. Ô moi ! Ô la vie ! Les questions sur ces sujets qui me hantent,Les cortèges sans fin d’incroyants, les villes peuplées de sots,Moi-même qui constamment me fais des reproches (car qui est plus sot que moi et plus incroyant ?)Les yeux…Lire la suiteÔ moi ! ô la vie ! / Walt WHITMAN

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Les frères Karamazov / Fédor DOSTOIEVSKI

Mais remerciez le Créateur de vous avoir donné un coeur élevé, capable d’éprouver un tel tourment, de méditer sur les choses célestes et de les rechercher, car notre demeure est aux cieux. Il s’agissait précisément d’avoir quelqu’un « d’autre », familier de longue date et amical, pour pouvoir l’appeler dans un moment d’angoisse uniquement pour voir son visage, peut-être échanger quelques mots même tout à fait hors de propos. Un animal ne peut jamais être aussi cruel que l’homme, si artiste, si raffiné dans sa cruauté.  « Que m’importe qu’il n’y ait pas de coupable, que toutes choses découlent tout droit et simplement…Lire la suiteLes frères Karamazov / Fédor DOSTOIEVSKI