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Autoédition : une liberté à double tranchant

Vous avez terminé votre roman et l’idée de passer par un éditeur ne vous séduit pas. Trop d’attente, trop d’incertitudes, trop de contraintes. Vous penchez alors vers l’autoédition en vous disant que ce sera plus simple, plus rapide et que vous pourrez tout maîtriser. C’est vrai… et faux à la fois. L’autoédition offre une liberté totale, mais elle exige aussi de développer des compétences variées : marketing, mise en page, gestion des ventes… On en parle souvent sous l’angle de la réussite fulgurante ou du parcours du combattant, mais la réalité est plus nuancée. En réalité, l’autoédition est une liberté à double tranchant et j’ai décidé de vous parler de ce qu’on ne vous dit pas assez souvent sur l’autoédition. C’est une aventure enrichissante, mais que quelques vérités bonnes à savoir vous éviteront bien des déconvenues !

Vous n’êtes pas (seulement) auteur, vous êtes (aussi) entrepreneur

Publier un livre en autoédition, ce n’est pas seulement écrire un livre, le corriger, le publier et voilà, vous avez fini votre travail. Se lancer en autoédition, c’est gérer une petite entreprise. D’ailleurs, le statut d’artiste-auteur, auquel ont désormais droit les autoédités, est bien une entreprise individuelle (avec des modalités particulières, certes).

L’auteur ou l’autrice en autoédition est donc aussi un entrepreneur ou une entrepreneuse à proprement parler (comme l’explique Jérôme Vialleton dans cet article). Et qui dit entreprise dit :

  • création d’un produit (votre livre)
  • packaging et branding (votre couverture, votre univers d’auteur)
  • stratégie de commercialisation
  • gestion des ventes et comptabilité
  • service après-vente (répondre aux lecteurs, gérer les retours)…

Bref, vous passerez autant de temps à promouvoir votre livre qu’à l’écrire (et parfois plus). Vous devrez aussi apprendre les bases de la gestion financière, ne serait-ce que pour savoir comment fixer un prix viable et estimer les charges. Si vous réussissez, il faudra déclarer vos revenus et gérer l’aspect administratif.

C’est beaucoup moins glamour que « yeah, je vais tout maîtriser de A à Z et inonder le monde de mes best-sellers ! » 😁.

💡 Bon plan : Préparez une feuille de route simple avec les étapes à suivre après la publication, pour ne pas vous laisser déborder.

Les plateformes d’autoédition ne sont pas (vraiment) gratuites

Autrefois, quand on devait s’autoéditer, il fallait vraiment avoir des compétences ou de l’argent afin de payer un imprimeur pour fabriquer le format papier de votre livre. Avec l’avènement du numérique, des ebooks et d’Internet, autoéditer un livre est beaucoup plus facile et beaucoup moins cher.

Techniquement, vous pouvez publier un livre sans débourser un centime sur Amazon KDP ou Kobo Writing Life. Mais en réalité, la gratuité a un prix : les plateformes prennent une commission sur vos ventes (oui, oui, même Amazon !).

Par ailleurs, une couverture mal travaillée, un manuscrit qui n’a pas été corrigé (ou pas assez) et qui n’est pas maquetté correctement vont plomber vos ventes.

Pour publier un livre autoédité de manière professionnelle, il faut prévoir :

  • une couverture qui tienne la route (prévoir au minimum 350€ pour un graphiste, plus pour une illustration originale) ;
  • un budget pour la correction ;
  • un autre pour le maquettage si vous ne savez pas le faire vous-même.

💡 Bon plan : Listez vos priorités financières. Si votre budget est limité, investissez d’abord dans la couverture et la correction. Ce sont les deux éléments qui ont le plus d’impact sur les ventes. Pour la maquette, il existe des modèles Word ou des templates pré-formatés.

Un livre autoédité ne se vend pas tout seul

La croyance la plus répandue ? « Si mon livre est bon, il trouvera ses lecteurs. » La vérité, c’est que si personne ne sait que votre livre existe, personne ne l’achètera. C’est une autre facette de cette liberté à double tranchant en autoédition.

L’algorithme d’Amazon favorise les livres qui ont des ventes régulières et des avis récents. Sans promotion et sans ventes, votre livre sera invisible. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui où la concurrence est encore plus forte qu’avant, compte tenu de la facilité avec laquelle on peut publier un livre.

Une fois publié, votre livre autoédité n’arrivera pas tout seul sur les étagères des librairies : il faudra le leur vendre ! (photo Pixabay)

Avoir un compte Instagram ou TikTok ne suffit pas pour promouvoir votre ouvrage. Pas plus que publier une fois de temps en temps un post promotionnel. Il faut une stratégie de communication adaptée, avec des publications régulières, coordonnées et cohérentes les unes avec les autres.

Les premières semaines sont vitales pour le lancement de votre livre. S’il ne démarre pas bien, il tombera vite dans l’oubli et sera plus difficile à vendre (même si ce ne sera pas impossible).

💡 Bon plan : Planifiez une vraie stratégie de lancement en offrant par exemple un extrait gratuit sur votre site ou en newsletter, en proposant votre livre en service presse à des blogueurs littéraires ou en faisant une publicité payante temporaire pour attirer les premiers lecteurs.

    L’autoédition est un marathon, pas un sprint

    Certains auteurs autoédités explosent en quelques semaines. Mais pour la majorité, le succès est progressif (voire très lent 😉). La plupart des auteurs autoédités ne vivent pas de leur premier livre (et même pas des suivants). Pour vous donner une idée, je dégage à l’heure actuelle à peine 500€ de revenus annuels avec mes 9 romans…

    Les ventes augmentent souvent au fil des publications et un seul roman ne suffit pas à bâtir une carrière. Ne vous arrêtez surtout pas au premier : continuez à écrire et à publier ! Les premiers romans sont de plus souvent imparfaits (et c’est normal). En écrivant un autre livre, puis un autre, vous progressez et améliorez votre écriture.

    Enfin, prenez le temps de comprendre les principes du marketing et de la communication. Testez des stratégies et tirez les leçons de ce qui fonctionne ou pas avec votre audience. Posez-vous la bonne question : autoéditez-vous pour vous amuser ou pour en faire une activité pérenne ? Selon votre réponse, adaptez votre stratégie et votre rythme d’écriture.

    💡 Bon plan : Rejoindre ma newsletter Comm’Un Roman est une manière de vous initier à la communication et au marketing d’auteur/d’autrice, avec des conseils gratuits deux fois par mois. Pour vous inscrire, c’est ici !

    Loin d’être un eldorado facile d’accès, l’autoédition offre une vraie liberté et reste une formidable aventure qui demande du travail, de la patience et une bonne dose d’adaptation. Mais une chose est sûre : publier son livre soi-même et le voir rencontrer son public est une expérience inoubliable.

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