Cette semaine, j’ai le plaisir de recevoir Jérôme Vialleton, auteur et blogueur, pour nous parler des 5 erreurs mortelles qu’il ne faut pas faire si vous vous lancez dans l’autoédition. Il a fait ces erreurs (et moi aussi, j’en ai fait certaines !). Ces erreurs, en autoédition, ne pardonnent pas. Des loupés qui n’ont l’air de rien, passent parfois pour des détails, mais qui peuvent réduire vos efforts à néant.
Tous ces mois, ces années passées à écrire, à travailler, à réécrire et à corriger votre roman. Toutes ces soirées loupées en famille ou entre amis pour vous consacrer à votre projet. Toutes ces périodes de doutes et d’introspection. Tout cela pour rien. Aucune vente. Aucun lecteur mis à part votre vieille maman et vos amis proches.
Votre livre nait, vit et meurt dans l’indifférence générale et, bien souvent, sans même comprendre pourquoi. Vous ignorez où vous vous êtes trompé et vous supposez que l’échec de votre livre tient uniquement à une absence de talent de votre part.
De nombreux auteurs abandonnent l’écriture, convaincus de cela, alors que le problème est ailleurs.
Mais qui suis-je pour vous parler de ces erreurs mortelles ?
Si je suis bien placé pour vous parler de ces erreurs en autoédition, c’est parce que je les ai toutes faites 😊. Passionné d’écriture et de romans, je voulais devenir écrivain depuis mes 11 ans mais j’ai mis mon rêve de côté pour faire plaisir à papa et à maman. Une erreur qui m’a coûté de nombreuses années.
Je me suis enfoncé dans une mini-carrière sans passion. Un boulot de gratte-papier sans le moindre sens, mais qui payait les factures. J’avais la sécurité de l’emploi, un salaire qui tombait tous les mois, mais à quel prix ? J’étais malheureux et ma femme me voyait sombrer lentement mais sûrement dans la dépression.
Alors un soir, j’ai quitté mon bureau en sachant que je n’y reviendrai jamais et j’ai tout mis en œuvre pour vivre de ma passion : l’écriture. J’ai créé mon blog, ecrire-et-etre-lu.com, dans le but d’apprendre en enseignant et j’ai commencé de zéro. Je ne connaissais rien ni sur l’écriture ni sur le marketing et j’ai commis toutes les erreurs possibles (j’en ai même inventé de nouvelles).
Avec le temps et l’expérience, j’ai appris à les éviter. J’ai construit ma méthode et, aujourd’hui, je vis de ma plume et je partage mon expérience pour vous permettre d’en faire autant.
Ces erreurs mortelles en autoédition, les voilà…
Erreur n°1 : Croire que savoir écrire suffit
Des étoiles dans les yeux, vous écrivez le mot « Fin » sur votre chef-d’œuvre.
Vous le confiez à des bêta-lecteurs qui vous font des retours dithyrambiques. Tous sont unanimes : votre livre est bien écrit, vos personnages sont complexes et votre intrigue prenante. Il va faire un carton. Tous les voyants sont verts, alors vous le publiez sur une plateforme de vente (Amazon, Fnac, ou autre) puis vous attendez, les yeux rivés sur le compteur des ventes.
Et là… rien. Pas même un frémissement.
Déprimé, vous demandez conseils et réconfort auprès de vos proches, et tous vous recommandent d’être patient. Votre roman est tellement bon qu’il finira forcément par décoller. Le bouche-à-oreille va fonctionner. Mais ce jour n’arrive jamais car, hélas, savoir écrire ne suffit pas.
Les deux casquettes de l’auteur
Un auteur (autoédité ou non) porte deux casquettes très distinctes :
- lorsque vous écrivez votre roman, vous portez votre casquette d’artiste ;
- lorsque vous vendez votre livre, vous êtes un entrepreneur.
L’une ne va pas sans l’autre. Elles sont comme la chaussette droite et la chaussette gauche. Personne ne se promène dans la rue en ne portant qu’une seule chaussette. Soit vous en mettez deux, soit vous n’en mettez pas.
Sans l’artiste, l’entrepreneur n’a rien à vendre.
Sans l’entrepreneur, l’artiste ne vend rien.
Devenir auteur-entrepreneur ?
Mais pour porter votre casquette d’entrepreneur, vous devez remplir la tête qui se trouve dessous avec des compétences d’entrepreneur : marketing, communication, réseaux sociaux, copywriting, référencement SEO, etc.
Je sais que toutes ces choses peuvent faire peur quand on n’y connaît rien. Cela ressemble à une montagne de connaissances, à un Everest qu’il faudrait avaler en une seule bouchée. C’est terrifiant, mais il ne faut pas que cela vous inquiète.
D’abord, car vous n’avez pas besoin de devenir des experts dans tous ces domaines. La plupart de ceux qui réussissent dans l’autoédition ne possèdent que les bases de ces compétences. Cela suffit.
Ensuite, parce que Rome ne s’est pas construite en un jour. Commencez aujourd’hui, à votre rythme. Lisez des livres, suivez des formations, regardez des vidéos, comblez vos lacunes une par une… vous mesurerez toute l’étendue du chemin parcouru dans seulement 1 an.
C’est plus rapide que vous ne le pensez. Découvrez comment vous améliorer avec l’article Comment devenir un meilleur auteur .
Erreur n°2 : Faire sa couverture soi-même
Je sais que je viens de vous dire de vous former et de développer des compétences, mais il en existe certaines qu’il vaut mieux laisser aux professionnels. Le graphisme et la création de couvertures, par exemple.
Entre 5 et 8 secondes, c’est le temps qu’un lecteur lambda prendra pour décider si votre livre l’intéresse ou non. Il basera quasi exclusivement sa décision sur l’attrait de votre couverture, car la couverture communique sur le livre .
Le choix de votre couverture sera votre première action « Marketing ». Ce sera également l’une des plus importantes car rien, pas même le budget pub de TF1, ne pourra récupérer les dégâts d’une mauvaise couverture.
Le graphisme est un métier. Ces professionnels connaissent les ficelles qui font la différence entre une couverture attractive et une que l’on ne voit même pas. C’est pourquoi (à moins que vous ne soyez un graphiste vous-même), je vous recommande chaudement d’engager un professionnel pour la vôtre.
Bien sûr c’est un budget, mais ce sera sans doute le meilleur investissement possible pour votre roman. Si vos moyens ne vous permettent absolument pas d’engager un professionnel et que vous devez la réaliser vous-même depuis un logiciel gratuit comme Canva, alors mon conseil est le suivant : faites simple ! Utilisez les modèles qui vous sont proposés et ne cherchez pas à être original. Ce sera immanquablement une erreur.
Erreur n°3 : Vouloir plaire à tout le monde
J’ai un scoop pour vous : votre livre ne plaira pas à tout le monde. Non, même si vous avez écrit le meilleur roman depuis l’invention du pain brioché, il déplaira à une catégorie de personne. C’est absolument certain.
Partant de ce constat universel, votre communication, votre personnalité et votre image n’ont donc pas besoin de plaire à tout le monde. Vous ne devez chercher à plaire qu’à ceux qui vont aimer votre livre et à personne d’autre. Pour cela, ciblez vos lecteurs pour vendre votre livre en ligne.
Le politiquement correct et la langue de bois sont sans doute vos pires ennemis. Ils ne vous garantissent qu’une seule chose : ne déplaire à personne, mais ce n’est en aucun cas un gage de succès. En procédant ainsi, vous vous garantissez une indifférence générale.
Personne n’est fan d’un artiste qui « ne déplait pas ». Nous sommes fans de personnes qui véhiculent des idées fortes, des émotions puissantes et une image qui nous correspond. Tout artiste qui réussit divise l’opinion à son sujet. C’est inévitable.
Cela signifie-t-il que vous devez chercher le scandale ? Vous positionner sur des questions sensibles de façon tranchée ? Non. Je vous invite seulement à être fidèle à vous-même et à ce que vous véhiculez dans vos romans sans avoir peur de déplaire et sans autocensure.
- Si vos romans sont humoristiques, alors osez être drôles dans votre communication, mais gardez en tête que vos plaisanteries ne feront pas rire tout le monde.
- Si vous écrivez du feel-good, alors partagez de la bienveillance et du réconfort, mais soyez prêt à vous faire traiter de bobo-écolo-islamo-gauchiste.
- Si vos livres tournent en ridicule l’image du gros macho, alors osez véhiculer des idées féministes, mais préparez-vous à vous coltiner des lourdingues sur les réseaux sociaux.
Ce n’est pas grave. Les haters sont même encourageants, car ils sont le signe que vous ne laissez pas indifférent, alors n’hésitez pas à sabrer le champagne quand vous recevez un message haineux 😉.
Erreur n°4 : Préparer son lancement à la dernière minute
Beaucoup d’auteurs se concentrent presque exclusivement sur l’écriture et l’édition de leur livre. C’est tout naturel. Ils sont auteurs et ces 300 pages d’encre et de papier sont leur création, leur bébé. C’est seulement une fois qu’ils ont cliqué sur le bouton « Publier » qu’ils se posent la question : « Et maintenant ? Comment je fais pour la promo ? ».
Hélas, à ce stade, il est déjà trop tard.
Ils finissent généralement par poster toute une série de publications Facebook ou Instagram qui commencent par « Je me permets de vous parler de mon premier roman qui parle de… blablabla. ». En termes d’efficacité, ce type d’action équivaut à agiter les bras pour lutter contre le réchauffement climatique. Les effets sont nuls. Zéro. Nada. Niente.
Et c’est sacrément dommage, car le lancement d’un livre est une étape cruciale. C’est le moment où votre livre est tout nouveau, tout auréolé d’intérêt et d’excitation. C’est la période où vous ferez le plus de vente par jour et elle ne dure qu’une petite semaine. Ça passe vite. Très vite. Il ne faut pas rater le coche.
Combien de temps à l’avance doit-on préparer la sortie de son livre ?
Si on parle d’un auteur qui dispose déjà d’une communauté de lecteurs fidèles, alors la campagne de lancement de son livre doit commencer environ 4 mois avant la publication de son ouvrage. Vous pouvez lire aussi Quand commencer à communiquer sur son livre ?
La plupart de ces actions de préparation sont invisibles au grand public. C’est la raison pour laquelle peu de gens les connaissent, mais cela a du sens si on y réfléchit. Prenons un exemple parmi d’autres : les chroniques et avis de lecteurs.
Pour avoir une chance de vendre votre livre, vous aurez besoin d’avis de lecteurs et de chroniqueurs. Pourquoi ? Tout simplement parce que personne ne veut être le premier à essayer quelque chose. Les lecteurs potentiels seront frileux à l’idée d’acheter votre livre s’il n’a pas déjà été lu par au moins une personne. Pour cette raison, votre livre doit avoir des avis et des chroniques avant même d’être publié.
Oui, c’est possible à condition de s’y prendre à l’avance, car les chroniqueurs ne liront pas votre roman en une semaine. La plupart sont surbookés, noyés sous les demandes de nombreux autres auteurs. S’ils acceptent, ils ne commenceront la lecture de votre livre que dans un ou deux mois en plus du temps matériel nécessaire pour le lire et écrire leur chronique. Si vous les contactez une semaine avant votre publication, vous ne recevrez vos chroniques que 3 ou 4 mois après… et vous aurez loupé votre lancement.
Erreur n°5 : Écrire un seul livre
C’est sans doute l’erreur la plus courante et la plus mortelle en autoédition. Il suffit s’écrire un livre pour être un auteur, mais il faut en écrire plusieurs pour devenir un auteur qui vend.
S’arrêter à l’écriture d’un seul livre reviendrait, pour un pâtissier, à ne vendre que des beignets dans sa boutique. Il aura sans doute quelques clients qui viendront goûter ses beignets et qui les apprécieront, mais combien de fois ces clients reviendront-ils manger les mêmes beignets à nouveau ? Une fois ? Deux peut-être ? Certainement pas plus. Et quid des autres clients ? Ceux qui préfèrent les Saint-Honoré ou les mille-feuilles ? Ce pâtissier se prive d’une foule de clients qui adoreraient sans doute ses autres productions.
Tout cela m’a donné faim, mais ce n’est pas le sujet. Il faut comprendre qu’en tant qu’auteur, vous êtes comme ce pâtissier. Vous devez produire plus de livres afin d’offrir un plus large choix à votre lectorat et contenter plus d’appétits.
En écrivant plusieurs livres, vous allez, sans vous en rendre compte, mettre en marche une machine à vendre. Cette machine fonctionne en 3 étapes :
- Étape 1 : Les plateformes de distribution comme Amazon privilégient toujours les auteurs de plusieurs livres en termes de visibilité. C’est logique, elles donnent l’avantage à celui qui peut leur vendre plusieurs livres plutôt qu’à celui qui ne peut en vendre qu’un seul.
- Étape 2 : Chaque fois que vous publiez un nouveau livre, vous gagnez de nouveaux lecteurs. Les lecteurs qui avaient loupé la sortie de vos précédents ouvrages vont vous découvrir avec le dernier sorti… et si elles aiment ce que vous écrivez, elles voudront sans aucun doute lire vos publications précédentes.
- Étape 3 : Plus vous écrirez, meilleur vous deviendrez. Là aussi, c’est logique. Plus vous pratiquerez l’écriture et plus vos talents d’écrivains s’affineront, plus vos livres deviendront de meilleure qualité et plus ils satisferont les lecteurs. Ces lecteurs en parleront autour d’eux et vous laisseront des commentaires dithyrambiques, ce qui augmentera votre visibilité sur ces plateformes.
Et la boucle est bouclée.
Pour aller plus loin…
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces erreurs très courantes chez les débutants en autoédition, mais je dois mettre un point final à cet article déjà suffisamment long.
- Si vous voulez en apprendre plus sur les pièges de l’autoédition ;
- si vous voulez savoir comment publier sur Amazon KDP sans débourser un centime ;
- si vous voulez réussir le lancement de votre roman ;
- si vous voulez connaître la méthode que j’ai utilisée pour vivre de ma plume ;
alors je vous invite à suivre la formation que je mets gratuitement à disposition de mes abonnés : « Décollage — Destination : Autoédition ». Garantie sans spams et sans carte bleue, vous aurez accès à toute la formation gratuitement ainsi qu’à des tonnes de conseils, chaque semaine, pour écrire, s’autoéditer et trouver des lecteurs. Cliquez ici dès maintenant pour recevoir votre formation.
Je remercie chaleureusement Jérôme pour cet article bourré de bons conseils ! Grâce à eux, vous saurez éviter les 5 erreurs qui ne pardonnent pas en autoédition. Que vous soyez auteur ou autrice débutant ou confirmé, sa formation gratuite vous permettra de progresser pour devenir cet auteur-entrepreneur dont il parle au début de l’article.
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