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Univers littéraire & coulisses

Là-bas / Joris-Karl HUYSMANS

  • Maintenant, chaque médecin se spécialise ; les oculistes ne voient que les yeux et pour les guérir ils empoisonnent tranquillement le corps.
  • L’assouvissement de l’après justifiait l’inappétence de l’avant. Etait-ce donc possible d’avoir tant désiré une femme pour en venir là ! Il l’avait exhaussée dans ses transports, il avait rêvé dans ses prunelles il ne savait quoi ! Il avait voulu s’exalter avec elle, plus haut que les délires rugissants des sens, bondir hors du monde, en des joies inexplorées et supernelles (…). Il n’y avait donc pas moyen de sortir de son être, de s’évader de son cloaque, d’atteindre les régions où l’âme chavire, ravie, en ses abîmes .
  • La réalité ne pardonne pas qu’on la méprise ; elle se venge en effondrant le rêve, en le piétinant, en le jetant en loques dans un tas de boue !
  • Quelle maladie que celle-là : se souiller d’avance par la réflexion tous les plaisirs, se salir tout idéal dès qu’on l’atteint ! Il ne pouvait plus toucher à rien sans le gâter.
  • Le coeur, réputé partie noble de l’homme, a la même forme que le pénis qui en est, soi-disant, la partie vile : symbole que tout amour de coeur finit par l’organe qui lui ressemble.
  • « Je ne peux pas croire ; il y a là-dedans un tas de dogmes qui me découragent et me révoltent (…) C’est tout de même embêtant de vaciller ainsi. J’envie la foi robuste.
    – La foi ? Mais c’est le brise-lames de la vie, c’est le seul môle derrière lequel l’homme démâté puisse s’échouer en paix. »

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