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Bono, par Bono / Conversations avec Michka ASSAYAS

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  • Tu m’as offert cette occasion de retourner dans la maison qui a abrité mes différentes vies et de ranger ma chambre.
  • Ces mélodies que j’entends dans ma tête, elles sont tellement plus intéressantes que celles que je suis capable de jouer. (…) Je suis nul à la guitare, et au piano encore pire. Si je n’avais pas Edge à portée de main, ce musicien complexe et extraordinairement doué, je serais un zéro. Si je n’avais pas Larry et Adam, ces mélodies n’auraient pas d’ancrage. Mais encore maintenant, c’est très difficile pour moi de devoir m’appuyer sur les autres. C’est une faiblesse ; être en position de faiblesse, c’est bénéfique : ça te force à avoir des amitiés. (…) C’est dur à avaler, cette idée qu’il faut s’appuyer sur ses amis pour ne pas rester inachevé.
  • Et ça donnait à tout ce qu’on faisait beaucoup d’intensité et de tension aussi, parce qu’il fallait, tous les soirs, qu’on donne le concert de notre vie (…). Pour nous, c’était la seule façon d’être sincères. Parce que si on ne plongeait pas au coeur de ces chansons, si on ne les vivait pas à fond, on était des menteurs et on trompait les gens !
  • Si on estimait vraiment que la vie d’un Africain avait la même valeur que celle d’un Anglais, d’un Français ou d’un Irlandais, on ne laisserait pas deux millions et demi d’Africains mourir pour la plus bête des raisons : l’argent. On ne laisserait pas faire ça et c’est tout. Un éminent chef d’Etat m’a dit ceci : « C’est vrai. Si ce n’étaient pas des Africains, on ne l’admettrait pas et on ferait tout pour l’empêcher ». Au fond du fond, on ne croit pas qu’ils sont nos égaux (…). On fait une croix sur les Africains. Alors la prochaine étape sur la longue voie de l’égalité, c’est d’en arriver au stade où on n’aura pas le droit de faire le tri parmi ses voisins.
  • Ali (sa femme) : « Tu vois, je suis tombée amoureuse de toi parce qu’il y avait de la malice dans tes yeux. Tu étais culotté, tu n’avais peur de rien et en même temps tu me faisais rire. »
  • Comment en es-tu venu à faire le con devant 20.000 personnes ?
    — J’avais un plus grand vide à combler.
    — Quelle sorte de vide ?
    — Une rockstar c’est quelqu’un qui, dans son coeur, ressent un vide presque aussi vaste que la masse de son ego.
  • J’ai toujours cru en la supériorité de l’instinct sur l’intellect. L’instinct, c’est ce que tu savais depuis le début ; l’intellect, c’est ce que tu cherches à comprendre.
  • Quand ça part pour de bon, on a vraiment l’impression que la chanson prend possession de soi, et que la chanson prend possession de la salle : tout le monde, foule et interprètes, est plongé dedans.
  • Plus on fait l’expérience de l’amour, plus on devrait pouvoir en donner. Mais c’est souvent l’inverse qui se produit, parce qu’on craint de se faire arracher un être cher à cause de cette vulnérabilité même.
  • De quelle qualification a-t-on besoin pour secourir quelqu’un qui s’est fait renverser par une voiture ? D’une seule : être là et appeler une ambulance. Voilà comment je vois mon rôle : donner l’alerte. J’ai un mégaphone très puissant. Il est branché sur une pile d’amplis Marshall et je peux mettre ce truc ridicule qui s’appelle la célébrité au service de ces enjeux.
  • Quand tu es resté 20 ans au trou [comme Mandela], chaque journée que tu passes à l’air libre est une belle journée.
  • En surface il y a une espèce de rumeur, un personnage hyperactif qui fait des tas de choses, avec plein de centres d’intérêt, toujours à l’affut d’idées nouvelles. Mais en profondeur il y a… comme une paix.

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